Nouveau développement en Corée du Sud : la police a affirmé mercredi avoir été gênée dans sa perquisition dans les bureaux du président Yoon Suk Yeol. Le chef de l’Etat fera face samedi à une nouvelle motion de destitution après sa tentative d’imposer la loi martiale.
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11 décembre 2024 – 09h35
(Keystone-ATS) La police a déclaré dans la matinée qu’une “équipe d’enquête spéciale” avait “mené une perquisition au bureau présidentiel, à l’Agence nationale de police, à l’Agence de police métropolitaine de Séoul et au Département de sécurité de Séoul”. l’Assemblée nationale ».
En milieu d’après-midi, un porte-parole a cependant expliqué que les enquêteurs avaient « accédé au bureau de la fonction publique » du complexe. “Cependant, nous ne pouvons actuellement pas entrer dans le bâtiment principal en raison des restrictions d’accès imposées par les agents de la sécurité présidentielle”, a-t-il ajouté. La présidence n’a pas pu être atteinte immédiatement.
Nouvelle motion de destitution
Yoon Suk Yeol a stupéfié le pays en imposant la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre, avant d’être contraint de l’abroger six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue. Il a depuis échappé de peu à une motion de révocation soumise au vote de l’Assemblée nationale, sauvée par son parti.
Mais la principale force d’opposition, le Parti démocrate, a fixé un deuxième vote dans ce sens à samedi à 17h00 (9h00 en Suisse), a indiqué un porte-parole. Si huit députés du Parti du pouvoir populaire (PPP) de Yoon soutiennent la motion, elle pourrait être adoptée. Lors de la première tentative, seuls deux ont voté pour la motion. Depuis mardi, trois autres ont annoncé qu’ils feraient de même.
Tentative de suicide
Mercredi, les autorités ont rapporté que l’ancien ministre de la Défense en poste au moment de l’éphémère loi martiale, Kim Yong-hyun, avait tenté de se suicider en détention, quelques minutes avant son arrestation formelle autorisée par l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui.
Accusé d’avoir joué un « rôle crucial lors d’une rébellion » et d’avoir commis un « abus de pouvoir pour faire obstacle à l’exercice de ses droits », il était déjà en détention depuis dimanche mais un mandat d’arrêt était nécessaire pour la prolonger. Le ministère de la Justice et un responsable de la prison ont déclaré qu’il allait bien.
“L’entière responsabilité de la situation repose uniquement sur moi”, a déclaré mardi Kim Yong-hyun, dans un communiqué diffusé par ses avocats.
Visé par une enquête pour « rébellion », M. Yoon, 63 ans, a interdiction de quitter le territoire, tout comme ses anciens ministres de la Défense et de l’Intérieur, et le commandant de la brève loi martiale. Deux hauts responsables de la police ont également été interpellés mercredi matin, selon l’institution.
Première réaction du Nord
Les médias d’État nord-coréens ont réagi pour la première fois à la situation. “L’acte choquant du fantoche Yoon Suk Yeol, qui fait face à une destitution et à une crise de gouvernance, déclarant soudainement un décret de loi martiale et brandissant sans hésitation les fusils et les couteaux de sa dictature fasciste, a semé le chaos dans toute la Corée du Sud”, ont-ils déclaré. a écrit.
M. Yoon, constamment battu par une Assemblée nationale largement alignée sur l’opposition, avait justifié sa décision d’imposer la loi martiale par sa volonté de protéger la Corée du Sud des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’État ».
Des hélicoptères et des soldats ont été déployés au Parlement pour empêcher les députés de s’y réunir et de voter en faveur de la levée de son décret. Mais 190 d’entre eux ont réussi à y entrer et à adopter à l’unanimité la fin de cet état d’exception.
Feuille de route
Mardi, un groupe de travail du PPP a proposé une feuille de route sur la destitution du président. Elle envisage la démission de Yoon Suk Yeol en février ou mars, avec une nouvelle élection présidentielle en avril ou mai. Ce projet n’a pas encore été accepté par l’ensemble du parti. Même si tel était le cas, il est peu probable que l’opposition renoncerait à tenter de renverser M. Yoon.
Selon le PPP, le président a laissé la gouvernance à son parti et au Premier ministre Han Duck-soo. “Malgré mon opposition continue à la déclaration de la loi martiale (…) je n’ai finalement pas réussi à l’empêcher”, a expliqué mercredi ce dernier dans un communiqué, se disant “sincèrement désolé”.