La guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe en février 2022, est rapidement devenue l’un des conflits les plus sanglants de ce siècle. Les chiffres dévoilés par le président ukrainien Volodymyr Zelensky révèlent l’ampleur des pertes humaines, un sujet rarement abordé avec transparence par les deux camps.
Guerre en Ukraine : des dizaines de milliers de morts de chaque côté
Selon Volodymyr Zelensky, qui révèle pour la première fois des données complètes sur les pertes de son pays, L’Ukraine a perdu 43 000 soldats depuis le début du conflit. Ce chiffre s’élève à 370 000 blessés, même si cette estimation inclut les blessés légers et les cas de soldats blessés à plusieurs reprises. En comparaison, les pertes russes s’élèveraient, toujours selon le président ukrainien, à 198 000 soldats tués et 550 000 blessés. Ces chiffres rejoignent les estimations de plusieurs responsables occidentaux, mais restent invérifiables de manière indépendante. Il n’en reste pas moins que, si l’on en croit le président ukrainien, les Russes auraient perdu quatre fois plus d’hommes.
La dernière mise à jour officielle sur les pertes ukrainiennes remonte à février 2024, où Zelensky avait estimé le nombre de morts à 31 000. Cette nouvelle situation reflète l’intensité croissante des combats, notamment dans l’est de l’Ukraine. Par exemple, la bataille dans la région de Donetsk a été particulièrement coûteuse en vies humaines, les « tactiques du hachoir à viande » russes multipliant les pertes des deux côtés.
Des pertes en Ukraine potentiellement invérifiables
Les statistiques concernant les pertes russes et ukrainiennes sont controversées, chaque camp ayant tendance à exagérer les pertes ennemies tout en minimisant les siennes. Alors que l’Ukraine insiste sur le fait que les pertes russes sont bien plus élevées, notamment en raison de leurs attaques frontales massives, Moscou affirme que les pertes ukrainiennes sont « bien plus élevées ». L’incapacité de vérifier ces chiffres de manière indépendante laisse place à des interprétations biaisées et à une guerre de l’information.
Les estimations britanniques, relayées par le Bbcsoulignent que la Russie a subi des pertes exceptionnelles ces derniers mois, avec une moyenne de 1 523 soldats tués ou blessés par jour en novembre 2024. Le 28 novembre, ce chiffre dépassait même les 2 000 en une seule journée, une première depuis le début du conflit.
Un coût humain alourdi par les tactiques militaires
La guerre en Ukraine est un théâtre d’opérations où les stratégies militaires déterminent directement l’ampleur des pertes humaines. Les forces russes, malgré l’adoption de tactiques de masse rappelant les conflits du siècle dernier, ont réussi à obtenir de modestes gains territoriaux mais au prix de lourdes pertes. A l’inverse, les forces ukrainiennes, malgré des moyens plus limités, sont parvenues à conserver le contrôle de certaines zones stratégiques, notamment dans le cadre de leur contre-offensive du mois d’août.
La région de Koursk, à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, illustre bien cette dynamique : plus de 38 000 soldats ukrainiens y ont été tués ou blessés selon Moscou. Ces chiffres, comme la plupart des affirmations russes, ne peuvent être vérifiés.
Zelensky répond aux fausses informations de Donald Trump
Les pertes humaines ont également pris une dimension politique, alimentant les débats en Ukraine et au niveau international. Le président élu des États-Unis, Donald Trump a récemment affirmé sur les réseaux sociaux que l’Ukraine avait « ridiculement perdu » 400 000 soldats, sans préciser ses sources. Ces déclarations interviennent alors qu’il plaide pour une fin rapide du conflit, jugé inutilement coûteux en vies humaines. Des propos manifestement faux relayés par le futur président des Etats-Unis dont la proximité avec Poutine n’est un secret pour personne.
De son côté, Volodymyr Zelensky insiste sur la nécessité d’une paix durable appuyée par de solides garanties internationales. Lors de récents échanges avec Emmanuel Macron et Donald Trump, le président ukrainien a souligné que toute solution de paix devait empêcher Moscou de reprendre les hostilités dans quelques années.
Parviendrons-nous à la paix en Ukraine ?
Alors que le conflit se poursuit, les perspectives de paix restent lointaines. Le Kremlin a récemment réitéré ses conditions pour un cessez-le-feu : une renonciation de l’Ukraine à son adhésion à l’OTAN et une cession de territoires. Des demandes rejetées par Kyiv, qui juge ces concessions inacceptables.