C’est notamment un conflit sur l’adoption de son budget au Parlement, où le camp présidentiel est minoritaire, qui a mis le feu aux poudres. Lorsque la loi martiale a été annoncée, des hélicoptères de l’armée ont atterri sur le toit du Parlement mais les députés ont pu se réunir en toute hâte pour adopter une résolution exigeant l’abrogation de la mesure.
Des centaines de manifestants se sont également rassemblés devant le parlement pour réclamer le retrait du texte et la démission de Yoon Suk Yeol.
Le Parti démocrate appelle à la démission de Yoon Suk Yeol
En Corée du Sud, le principal parti d’opposition (Parti démocrate) a exigé la « démission » de Yoon Suk Yeol et a menacé d’engager une procédure de destitution contre lui s’il ne la soumettait pas « immédiatement ».
Le propre parti du leader, le Parti du pouvoir du peuple, a souligné mercredi que Yoon Suk Yeol devrait être tenu pour responsable. “Le président doit expliquer cette situation tragique immédiatement et en détail”, a déclaré à la télévision le chef de son parti, Han Dong-hoon, soulignant que “tous les responsables devront rendre des comptes”.
Le chef de cabinet du président et ses collaborateurs importants ont “présenté leur démission en masse” dans la matinée, selon l’agence nationale Yonhap.
La Confédération coréenne des syndicats, le plus grand syndicat du pays avec quelque 1,2 million de membres, a appelé à une « grève générale illimitée » jusqu’à la démission de Yoon Suk Yeol, affirmant qu’il avait « signé sa propre fin au pouvoir ».
Loi martiale levée
À la suite de la déclaration de la loi martiale, le Parlement s’est réuni alors que des soldats des forces spéciales tentaient d’entrer dans la salle des séances. Devant le bâtiment, bouclé pendant la nuit, des manifestants ont crié : “Stop Yoon Suk Yeol !”, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Pourquoi devions-nous venir ici après avoir travaillé toute la journée, en milieu de semaine ? » » a crié un manifestant. “C’est à cause de cette loi martiale insensée décrétée par Yoon, qui est devenu fou”, a crié un autre manifestant, acclamé par des centaines de personnes.
Yoon Suk Yeol a finalement décidé d’annoncer à la télévision la levée de la loi martiale et le retrait des troupes déployées dans la capitale, suscitant des cris de joie de la part des manifestants.
A la demande de l’Assemblée nationale, “nous avons retiré les soldats qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale”, a déclaré Yoon Suk Yeol à 04h30 heure locale (19h30 GMT mardi). L’armée avait indiqué qu’elle n’obéirait qu’aux ordres du président.
Préoccupations de la communauté internationale
La Maison Blanche a déclaré qu’elle n’était pas au courant des intentions de Yoon Suk Yeol.
Les Nations Unies et le Royaume-Uni ont également exprimé leur inquiétude, tandis que la Chine a appelé ses ressortissants en Corée du Sud à la prudence. Moscou, qui a renforcé ses liens avec la Corée du Nord suite à sa guerre en Ukraine, a jugé la situation « alarmante ».
Le Japon, pour sa part, a déclaré mercredi qu’il surveillait la situation avec une « inquiétude exceptionnelle et sérieuse ».