Depuis la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, la Californie est en crise, tiraillée entre séparatistes républicains qui militent pour la création d’un nouvel Etat indépendant et forces démocrates qui s’organisent pour préserver leurs droits qu’elles estiment menacés.
Les États-Unis auront-ils bientôt un 51e État ? C’est le souhait exprimé par les séparatistes républicains en Californie après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine.
Forts de leur résultat local honorable, obtenant la majorité des voix dans 8 des 54 comtés de l’Etat précédemment acquis à la cause de Joe Biden, les républicains radicaux réclament une séparation de la Californie en deux Etats distincts.
Un scénario improbable qui s’est pourtant déjà produit dans l’histoire des Etats-Unis.
Deux précédents dans l’histoire
Peu d’observateurs l’avaient anticipé : un raz-de-marée rouge s’est abattu sur les Etats-Unis le 5 novembre, à l’occasion de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Y compris en Californie, bastion démocrate réputé impénétrable, où Kamala Harris est née et a passé toute sa carrière.
Depuis qu’il a obtenu la majorité des voix dans une partie de l’Etat, Paul Preston, fondateur du mouvement New California State, issu de la frange conservatrice de la droite américaine, appelle à la sécession et à redessiner la carte des Etats-Unis. Unis pour créer un 51e État républicain, indépendant de la partie démocrate de Californie.
En cause : les divergences fondamentales entre démocrates et républicains sur le programme de Donald Trump en matière d’immigration, de climat, d’avortement ou encore sur des sujets économiques. Il s’agit cependant d’un scénario peu probable puisqu’il nécessite l’accord des assemblées législatives locales existantes, à majorité démocrate.
Mais pas impossible puisqu’il existe des précédents dans l’histoire des Etats-Unis, notamment avec la création du Kentucky, émancipé de la Virginie, et du Maine, avec l’accord du Massachusetts.
« protéger les droits des Californiens »
Les forces démocrates dirigées par le gouverneur Gavin Newsom et la maire de Los Angeles Karen Bass entendent donc organiser une « résistance légale » pour « protéger les droits des Californiens » face au programme de Donald Trump.
C’est le cas de l’interdiction nationale de l’avortement, de la révocation du droit de la Californie à réguler ses propres émissions de gaz à effet de serre, de la fin de la protection des immigrés arrivés illégalement dans le pays lorsqu’ils étaient enfants, de la remise en question des lois sur le contrôle des armes à feu ou encore de la déclin des droits civils des personnes transgenres. Des mesures qui menacent toutes la loi californienne.
Autre sujet d’inquiétude : l’aspect économique. L’État le plus peuplé (40 millions d’habitants) et le plus riche (15 % du PIB national) des États-Unis qui, s’il était un pays, serait la 4e puissance économique mondiale, veut aussi préserver ses intérêts financiers, étroitement liés. au travail des immigrés, titulaires de visas temporaires ou illégaux. Le projet de loi de l’administration Trump visant à leur expulsion massive pourrait ainsi déstabiliser son économie, notamment dans les secteurs de la construction, de l’agriculture, de l’hôtellerie et de la santé.
une session parlementaire extraordinaire
Pour rappel, vis-à-vis du gouvernement fédéral, chaque État conserve son propre droit pénal et civil. Face à cette poussée des républicains les plus radicaux, le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a donc organisé une session parlementaire extraordinaire ce lundi 2 décembre à Sacramento.
L’objectif : décider d’un plan et d’un « budget pour sauvegarder les droits fondamentaux de la Californie ». Le gouverneur compte notamment sur la solidarité de riches donateurs de la Silicon Valley et d’Hollywood pour trouver les fonds nécessaires.
De son côté, Jim McDonnell, le patron du légendaire LAPD (la police de Los Angeles), a affirmé qu’il était prêt à désobéir aux ordres de l’administration Trump, en « protégeant la population immigrée » et en ne « coopérant pas aux expulsions massives ». .
Un discours soutenu par la maire de la ville, Karen Bass, qui a rappelé que Los Angeles est « une ville d’immigrés ». Durant le premier mandat de Donald Trump, la Californie avait déjà intenté 120 actions contre des projets de loi gouvernementaux jugés « inconstitutionnels et illégaux ».