On lit « 7 octobre » du journaliste Lee Yaron

On lit « 7 octobre » du journaliste Lee Yaron
On lit « 7 octobre » du journaliste Lee Yaron

LLe 8 juin, quatre otages israéliens, âgés de 22 à 41 ans, détenus dans un quartier « difficile » de Nousseirat, au centre de l’enclave palestinienne qu’est la bande de Gaza, ont été libérés par l’armée israélienne. Ils ont été capturés sur le site du festival de musique électro Tribe of Nova, lors du raid meurtrier et sanglant du Hamas le 7 octobre 2023, jour où 251 Israéliens ont été kidnappés. Depuis, 116 otages ont été libérés et 41 sont morts.

Ce 7 octobre 2023, « en moins de vingt-quatre heures, environ 3 000 terroristes ont réussi à assassiner près de 1 200 individus, à en kidnapper environ 250 et à en blesser environ 5 000 ». […] Les victimes ont été exécutées de sang-froid, poignardées et brûlées vives ; ils ont été torturés, violés et volontairement amputés […] Suite à ce massacre, Israël est entré en guerre, frappant Gaza avec une fureur sans précédent dans le but de détruire le Hamas. »

Lee Yaron a écrit « le 7 octobre » au cœur de l’hiver, lorsque « environ trente mille Gazaouis ont été tués, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas ». Elle dit qu’elle attend « humblement » les livres de ses collègues palestiniens sur les victimes innocentes de Gaza, blessées et tuées par « la réaction de mon pays à la violence de leurs dirigeants ».

Ceux de la frontière

Spécialiste d’investigation au plus célèbre quotidien israélien « Haaretz » (Le Pays), Lee Yaron est « juive et petite-fille de réfugiés qui ont survécu aux persécutions et au génocide ». Le 7 octobre, elle a perdu des membres de sa famille et des proches. Son livre raconte également la vie de plus d’une centaine de personnes qui vivaient à la frontière avec Gaza – « des kibboutzniks de gauche, des festivaliers, des Bédouins, des Arabes israéliens, des travailleurs thaïlandais et népalais, des militants, des survivants, des réfugiés ukrainiens et russes ». – dont elle raconte le quotidien des échanges et du vivre ensemble.

« Israël est devenu le plus grand ghetto juif du monde »

La guerre n’a en effet jamais cessé entre Israël et la Palestine, qui doivent partager le même territoire. Créé au lendemain du génocide de la Seconde Guerre mondiale, « Israël était censé être le garant de l’existence juive et de sa pérennité. Cependant, c’est le contraire qui semble s’être produit ; le pays est devenu le plus grand ghetto juif du monde », concède Lee Yaron. Son mari, Joshua Cohen, déclare dans la postface que le 7 octobre est « le jour le plus meurtrier pour les Juifs depuis l’Holocauste ».

Des centaines d’interviews, d’appels et de messages

« 7 octobre », c’est l’histoire de centaines d’interviews, d’appels téléphoniques, de messages qui décrivent l’ignoble, la barbarie mais aussi la peur, l’héroïsme et la souffrance. Et on voit les pages des pages, dégoulinantes de sang et d’horreur, on voit la vie d’innocents bouleversée. Comme les corps enlacés de Moshe et Eliad Ohayon retrouvés gisant dans la rue. Le père est mort dans les bras de son fils, qui a reçu une balle dans le dos peu après.

Le drame ne s’est pas arrêté le 7 octobre. Le traumatisme peut être mortel. Haïm, 56 ans, chauffeur de bus, s’est suicidé faute de pouvoir ramener ses passagers âgés. Le cerveau de Tamar, 9 ans, ne supportait plus les sirènes annonçant les tirs de roquettes. Siman souffrait du syndrome du cœur brisé. À son réveil, elle a perdu tous ses souvenirs de la guerre.

« 7 octobre » de Lee Yaron, essai, éd. Grasset, 368 p., 23 €, ebook, 15,99 €.

 
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