Les conflits du XXIe siècle sont combattus grâce aux cybertechnologies. La Grèce entend se mettre au diapason. Le pays a annoncé jeudi qu’il réorganiserait sa défense en mettant l’accent sur l’introduction de systèmes de drones et qu’il renforcerait ses capacités de cyberguerre après les leçons tirées de la guerre en Ukraine.
La Grèce doit faire face à une « réalité différente » et moderniser « rapidement » ses forces pour répondre aux exigences du 21e siècle, a déclaré le ministre de la Défense Nikos Dendias devant la commission parlementaire de la Défense.
L’armée va introduire quatre systèmes de drones différents, fusionner les unités militaires et mettre de côté les anciennes armes, selon le ministre. « Chaque unité de l’armée disposera de capacités de combat par drones », a-t-il déclaré.
Afin d’économiser des fonds, plus de 130 casernes militaires seront supprimées d’ici l’année prochaine, a indiqué Nikos Dendias, rappelant que le pays compte plus de 800 camps militaires, “plus que les Etats-Unis”.
Le porte-parole du gouvernement grec, Pavlos Marinakis, a estimé lors d’un point de presse que la réorganisation de l’armée serait “la plus importante jamais entreprise dans l’histoire de l’Etat grec en matière de défense nationale”.
Nikos Dendias a également indiqué que les frégates grecques seraient désormais équipées d’un système anti-drone de fabrication grecque, déjà utilisé contre les rebelles Houthis en mer Rouge.
En avril, le ministre avait déclaré à la télévision privée Skaï que son pays devait être protégé par un système anti-aérien et s’orienter vers la création d’un « dôme anti-drone », à l’instar de la Turquie voisine. Le gouvernement turc a indiqué le mois dernier que ses industries de défense envisageaient la construction d’un « dôme de fer », un système de défense antimissile comme celui qui protège Israël.
Membre de l’OTAN et comptant environ 10,5 millions d’habitants, la Grèce consacre près de 3 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, l’un des taux les plus élevés parmi ses partenaires européens, en raison des tensions avec son rival historique, la Turquie, également membre de l’OTAN. l’Alliance atlantique.