Pas de candidat incontestable au Premier ministre, un problème pour le Front populaire ? – .

Pas de candidat incontestable au Premier ministre, un problème pour le Front populaire ? – .
Pas de candidat incontestable au Premier ministre, un problème pour le Front populaire ? – .

“Il faudra attendre” : c’est ce qu’a répondu Jean-Luc Mélenchon à Anne-Sophie Lapix sur France 2, mercredi soir, à la question de savoir qui serait le candidat au poste de Premier ministre du Front populaire, le nouveau syndicat de gauche. Le triple candidat à la présidentielle a encore affirmé qu’il « se sentait capable ». Mais il a tout de même précisé qu’il n’était “candidat à rien du tout” et que s’il ne “s’élimine pas”, il ne “s’impose” pas non plus.

On est loin de son « élisez-moi premier ministre » lancé entre les deux tours de la présidentielle de 2022. Et les anciens alliés du Nupes et futurs alliés du Front populaire l’ont bien noté. C’est peu dire que chez les socialistes et écologistes, nous étions un peu tendus mercredi, en attendant l’entretien avec le chef rebelle prévu à 20 heures. Dimanche soir, la non-réédition de la campagne « Mélenchon premier ministre » était une condition préalable au début des négociations et, selon nos informations, les rebelles ne s’en sont pas offusqués. A 20h20, les alliés respirent mieux : « Nous avons marqué un point sur la méthode », juge un proche socialiste des négociateurs.

Ruffin « capable » aussi

La méthode ? Comme l’explique Jean-Luc Mélenchon sur France 2, sur proposition d’Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, tel est le principe : si le Front populaire remporte les législatives, le groupe le plus nombreux de la coalition de gauche « propose » un nom. cela devra être discuté avec les autres membres de l’alliance. Cela pourrait être lui, cela pourrait être quelqu’un d’autre, a également déclaré l’ancien député marseillais. D’ailleurs, jeudi matin, le député LFI de la Somme, François Ruffin, qui avait déjà revendiqué mardi le “capitaine” du nouveau syndicat de la gauche, s’est également dit “capable” d’assumer les fonctions de premier ministre. L’option de Laurent Berger, avancée par Raphaël Glucksmann lundi soir, ne semble jamais avoir été très crédible.

D’ailleurs, si Jean-Luc Mélenchon assure sur France 2 que le plus grand groupe de gauche sera forcément le groupe LFI, ce n’est pas si sûr. Certes, dans l’accord en passe d’être signé, il y aurait des candidats LFI dans 230 circonscriptions (contre 330 en 2022) et 175 pour le PS (contre 70). Cependant, en fonction de la « qualité des circonscriptions » résultant des négociations, la possibilité que le groupe socialiste obtienne un plus grand nombre de sièges ne peut être du tout exclue. Un socialiste à Matignon dans un mois ? Un rebondissement complètement inattendu… mais on n’en est pas encore là, et même très loin.

Un point faible de la campagne ?

Car avant cela, il y a une campagne, courte et difficile pour la gauche. Le Rassemblement national reste, et largement, favori de ces élections anticipées. Il a le vent dans le dos, bénéficie de son score record aux Championnats d’Europe de dimanche et a une tête d’affiche très claire et appréciée : Jordan Bardella. En revanche, chez les macronistes, il est très clair qu’en cas de victoire – encore plus hypothétique que celle du Front populaire à cette époque – c’est Gabriel Attal qui reviendra à Matignon. Face à ce duel entre deux personnalités, la chaise vide à gauche pourrait être un point faible du nouveau syndicat dans une campagne où peu de choses seront imprimées.

Bien entendu, le 30 juin, nous ne voterons pas pour une élection présidentielle. Mais la vie politique est de plus en plus personnalisée, et ce n’est pas le simple fait de notre système présidentiel. Même dans les démocraties parlementaires, comme l’Espagne, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, la figure du « chef du parti », destiné à former le gouvernement en cas de victoire, mène la campagne.

Le syndicat plus important que le nom

Depuis dimanche, toute la gauche se pose la question, non seulement du nom à proposer, mais aussi de la pertinence d’en avoir un. « Nous n’en sommes pas obligés, cela dépendra de l’équilibre. La situation politique après les législatives sera nouvelle, estime le député Vert sortant Benjamin Lucas. Ce n’est pas un risque, car nous avons des porte-parole talentueux et nous verrons si nous gagnons. »

Un député socialiste sortant voit bien le problème « mais le plus important c’est de créer l’unité, ce n’est pas celui qui l’apporte. » « Bien sûr, l’efficacité politique nécessite d’avoir un candidat. Mais s’il y avait un candidat naturel à gauche, cela se saurait», estime un socialiste ayant participé aux négociations. Heureusement pour la gauche, elle a affaire à des élections législatives anticipées et non à une élection présidentielle.

 
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