Ludovic Slimak, retour vers le futur

Publié le 13 novembre 2024 à 12h40 / Modifié le 13 novembre 2024 à 14h06

Il vit au sud-ouest de Toulouse et c’est difficile d’y arriver. Tout d’abord, franchissez une série infinie de collines et de routes aussi étroites qu’une pointe de silex. Une fois dans le village, franchissez un dernier portail, un dernier arbre pour enfin trouver le presbytère en ruine qu’il a rénové avec sa compagne – c’est superbe, ça respire le mysticisme et l’indestructibilité. Il n’est guère plus facile à trouver en été, lorsqu’il s’exile pendant deux mois dans la grotte du Mandrin, tout près de Montélimar. Son hobby : balayer tout avec un pinceau et une pince à épiler pour exhumer des vestiges du passé. Et avec son look cheveux et barbe façon Captain Cave, il semble cocher toutes les cases de l’ermite qui veut s’échapper du monde. Mais c’est en réalité tout le contraire.

Ludovic Slimak s’intéresse aussi bien aux vivants d’aujourd’hui qu’à ceux qui nous ont précédés. Son envie de partager l’a amené à publier trois livres, pour un voyage qui mêle archéologie et ethnographie. Et puisque l’adage veut que cela compte plus que la destination, dévoilons ici les grandes lignes de sa conclusion : Sapiens serait arrivé bien plus tôt que prévu en Europe, il y a environ -54 000 ans, et il aurait cohabité des millénaires avec Néandertal. Une coexistence probablement pacifique entre les deux humanités, qui ont apparemment échangé dans le sens inverse de l’histoire officielle. Des interprétations suite à la découverte de dents de lait et de silex, ainsi que l’analyse des suies de la grotte de Mandrin qui permettent désormais de dater les passages de population à six mois près.