Biodiversité mondiale –
La COP16 conclut un accord sur les ressources génétiques
Les pays de la COP16, réunis ce samedi en Colombie, ont adopté le « fonds Cali » pour partager les bénéfices issus des ressources génétiques et protéger la nature.
Publié aujourd’hui à 14h52
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Les 196 nations de la COP16 biodiversité ont adopté samedi à Cali, en Colombie, la mise en place d’un fonds multilatéral censé être alimenté par des entreprises réalisant des bénéfices grâce au génome numérisé de plantes ou d’animaux des pays en développement.
Ces pays espèrent que ce mécanisme financier, appelé « Fonds Cali », permettra de lever des milliards de dollars, destinés à financer leurs engagements en matière de protection de la nature.
Mais le montant qui sera effectivement collecté, principalement grâce aux contributions volontaires, reste incertain.
Le « pillage » des richesses des pays en développement, « c’est le problème que nous essayons tous de résoudre ici », a déclaré le représentant du Brésil en plénière.
Serpent de mer
Le partage équitable des bénéfices issus du « séquençage numérique des informations sur les ressources génétiques » (DSI) est un serpent de mer des COP sur la biodiversité.
Ces données, souvent issues d’espèces présentes dans les pays pauvres, servent entre autres à la fabrication de médicaments ou de cosmétiques, qui peuvent rapporter des milliards.
Mais les communautés d’origine ne profitent que très peu des bénéfices tirés de ces données génétiques – téléchargées dans des bases de données en libre accès.
La vanille qui aromatise les glaces, synthétisée en laboratoire, est ainsi issue du séquençage génétique d’une plante autrefois connue uniquement d’une tribu mexicaine.
La COP15 biodiversité en 2022 a acté la création de ce fonds tant réclamé, mais son fonctionnement restait à déterminer.
Affrontement entre l’Inde et la Suisse
À Cali, les négociateurs ont débattu pendant près de deux semaines sur des questions fondamentales : qui paie, combien, dans quel fonds et comment répartir l’argent ?
Samedi à l’aube, à la 10e heure d’une plénière nocturne laborieuse, les détails du fonds ont été adoptés, après un ultime bras de fer impliquant notamment l’Inde et la Suisse.
Le fonds devrait être complété par des entreprises utilisant des DSI et qui « devraient verser une partie de leurs bénéfices ou revenus au fonds mondial ». Ceux d’une certaine taille devraient contribuer à hauteur de 1% des bénéfices ou de 0,1% des revenus, selon le document.
Répartition du fonds
Placé sous l’égide de l’ONU, le fonds distribuera l’argent, pour moitié aux pays, pour moitié aux peuples autochtones.
L’accord énumère les secteurs ciblés, parmi lesquels la pharmacie, les compléments alimentaires, la cosmétique et la biotechnologie. L’agro-industrie, après une tentative de l’Argentine de l’exclure selon deux sources proches des négociations, est également concernée.
Le sommet, qui devait s’achever vendredi, a pris des prolongations samedi en raison des tensions entre les pays du Nord et du Sud sur le financement de la feuille de route adoptée par l’humanité il y a deux ans pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.
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