Israël « prépare une riposte » à l’attaque de missiles lancée mardi sur son territoire par l’Iran, a annoncé samedi un de ses responsables militaires, au moment où l’aviation israélienne effectuait de nouveaux bombardements au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth. un bastion du Hezbollah pro-iranien.
• Lisez également : 1 an depuis l’attaque du Hamas : « Trop de morts » en réponse, dit Trudeau
• Lisez également : Gaza : près de 60% des bâtiments endommagés ou détruits
L’attaque iranienne de mardi, la deuxième depuis avril, a donné lieu à des menaces de représailles entre Israël et l’Iran, attisant les craintes d’une conflagration au Moyen-Orient. Israël “prépare une réponse”, a déclaré à l’AFP un responsable militaire israélien sous couvert d’anonymat.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a averti vendredi que ses alliés, principalement le Hezbollah et le Hamas, poursuivraient la lutte contre Israël, dans une déclaration rare à l’approche du premier anniversaire de l’attaque sans précédent contre Israël. Mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Après y avoir affaibli le Hamas lors d’une offensive dévastatrice toujours en cours, Israël a déplacé l’essentiel de ses opérations vers le front libanais à la mi-septembre, où ses troupes ont entamé lundi une opération terrestre contre le Hezbollah.
Dans le sud du pays, les soldats israéliens “ont tenté à nouveau d’avancer” et “les affrontements se poursuivent”, a indiqué samedi le mouvement libanais.
Il a notamment affirmé avoir tiré des roquettes sur la base aérienne de Ramat David, près de Haïfa, dans le nord d’Israël, à environ 45 km de la frontière.
Des grèves « de plus en plus fortes »
A midi, de nouvelles frappes israéliennes ont secoué la banlieue sud de Beyrouth, après plus d’une douzaine dans la nuit, selon l’agence de presse libanaise ANI.
L’armée israélienne, qui a lancé le 23 septembre des bombardements massifs dans le pays voisin, affirmant viser des cibles du Hezbollah, avait appelé les habitants à évacuer certaines zones.
Dans la matinée, des flammes s’échappaient des bâtiments touchés, dont certains se sont effondrés, dans le quartier, où des habitants sont venus en toute hâte récupérer quelques affaires, a constaté un photographe de l’AFP.
Dans un quartier voisin, Abou Abbas, restaurateur de 62 ans, se dit déterminé à rester chez lui malgré les grèves « de plus en plus fortes chaque nuit et le bruit terrifiant des rafles ».
L’armée a également indiqué avoir bombardé dans la nuit des combattants du Hezbollah « à l’intérieur d’une mosquée » au sud du Liban.
Le Hamas a annoncé la mort d’un de ses commandants et de trois membres de sa famille lors d’une frappe israélienne contre un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli, au nord du Liban, la première dans cette région depuis un an.
La nuit précédente, l’armée israélienne avait déjà bombardé la banlieue sud de la capitale, visant, selon le site d’information israélien Ynet, Hachem Safieddine, successeur potentiel à la tête du mouvement de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien. dans ce secteur.
Plus de 2 000 morts au Liban en un an
Téhéran a affirmé avoir tiré mardi quelque 200 missiles vers Israël en réponse à l’assassinat de Hassan Nasrallah, et à la mort le 31 juillet d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
Le président syrien Bachar al-Assad a qualifié l’opération de « leçon » infligée à Israël, en recevant samedi le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi. Ce dernier a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu au Liban et dans la bande de Gaza.
Le président américain Joe Biden a déconseillé vendredi à Israël d’attaquer des sites pétroliers iraniens, son prédécesseur et candidat républicain pour lui succéder, Donald Trump, suggérant des frappes sur les installations nucléaires iraniennes.
L’escalade au Liban survient après douze mois d’échanges de tirs transfrontaliers, suite à l’ouverture par le Hezbollah d’un front contre Israël en soutien au Hamas, qui a entraîné le déplacement de dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière.
Selon les autorités libanaises, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d’un millier depuis le 23 septembre.
Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées par les bombardements israéliens, dont 374 000 personnes, majoritairement syriennes, qui ont fui vers la Syrie, selon les mêmes sources.
Frappes meurtrières à Gaza
L’armée israélienne a affirmé avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2 000 sites du mouvement depuis le lancement de son offensive terrestre au sud du Liban, où neuf de ses soldats sont morts au combat.
La Force intérimaire des Nations Unies (FINUL), déployée le long de la frontière, a indiqué samedi qu’elle y maintenait ses positions malgré une demande israélienne de « déplacer certaines d’entre elles ».
Au moins quatre hôpitaux au Liban, dont un près de la banlieue sud de Beyrouth, ont suspendu leurs opérations en raison des frappes israéliennes qui, selon les sauveteurs affiliés au Hezbollah, ont tué 11 de leurs membres dans le sud.
Dans le nord et le centre de la bande de Gaza, 12 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans la nuit par des frappes israéliennes, ont rapporté des sources médicales et la Défense civile.
L’armée israélienne a lancé samedi un appel à évacuer les habitants d’une partie du centre du territoire assiégé – la première depuis des semaines à Gaza -, indiquant qu’elle s’apprêtait à y agir « avec force » contre les combattants du Hamas.
Depuis le début de la guerre, 41 825 personnes ont été tuées à Gaza, selon le dernier rapport du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, dont les données sont considérées comme fiables par l’ONU.