chez l’ambassadeur du Koweït auprès de l’UNESCO, « je pourrais travailler presque vingt-quatre heures d’affilée » – Libération

chez l’ambassadeur du Koweït auprès de l’UNESCO, « je pourrais travailler presque vingt-quatre heures d’affilée » – Libération
chez l’ambassadeur du Koweït auprès de l’UNESCO, « je pourrais travailler presque vingt-quatre heures d’affilée » – Libération

Enquête

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De Koweït à Paris, une Philippine raconte avoir travaillé dans des conditions proches de l’esclavage pour Adam Abdullah Al Mulla, avant d’être brutalement licenciée alors qu’elle était malade. En parallèle de la procédure pénale, l’ancienne servante affrontera son ex-employeur lors d’une audience aux prud’hommes en avril 2025.

Femmes esclaves des diplomates

Plusieurs serviteurs de diplomates des ambassades parisiennes les accusent d’esclavage moderne. Pour la première fois, ils témoignent. « Libération » a enquêté sur les conditions de vie et les violences qu’ils disent subir au domicile de leurs employeurs, protégés par leur immunité diplomatique.

Durant les dix-neuf années passées au sein de la famille koweïtienne Al Mulla, entre 2003 et 2021, Lani (1), 47 ans, a tout vécu : les premiers mots des quatre enfants nés en 1999, 2001, 2006 et 2007, leurs peines, leurs leurs réussites, leurs anniversaires et leurs diplômes. La servante philippine admet qu’avec le temps, elle est devenue « comme leur mère ». « De toute façon, ils m’ont traité comme tel. C’est moi qui les ai élevés depuis leur naissance. Je devais les nourrir, les emmener à l’école et en plus je devais faire le ménage. » elle résume ça à Libération. Ce lien quasi filial la pousse à suivre la famille à Paris en 2018 lorsque le père, Adam Abdullah Al Mulla, est nommé ambassadeur et délégué permanent du Koweït auprès de l’UNESCO – il quitte ses fonctions le 30 septembre. l’a empêchée de fuir malgré des conditions de vie proches de l’esclavage. Aujourd’hui, lorsqu’elle revient sur ces deux décennies passées dans cette maison, elle livre ce froid constat : «Je pense qu’ils ne m’ont vraiment pas respecté. Avec eux, je n’étais pas libre.

Le 8 septembre 2021, six mois après s’être évadée du grand appartement de l’avenue Foch où ils logeaient, la Philippine décide de porter plainte au commissariat du 16e arrondissement de Paris pour « traite des êtres humains » contre ses anciens employeurs. En théorie, l’immunité diplomatique les protège contre ces faits, mais une enquête est toujours en cours.

 
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