Le bâtiment de l’Université de Columbia bouclé par la police

Le bâtiment de l’Université de Columbia bouclé par la police
Le bâtiment de l’Université de Columbia bouclé par la police

La prestigieuse université Columbia à New York, épicentre du mouvement pro-palestinien contre la guerre à Gaza sur les campus américains, a menacé mardi de licencier les dizaines de personnes qui occupent un bâtiment de l’établissement, complètement bouclé par la police.

Depuis mardi soir, le campus habituellement ouvert aux passants du nord de Manhattan est totalement fermé. La police new-yorkaise a commencé à pénétrer mardi soir, selon des journalistes de l’AFP, dans le campus de l’université de Columbia, où des étudiants pro-palestiniens sont barricadés dans un bâtiment depuis hier soir.

Un camion de police équipé d’une échelle s’est approché du bâtiment occupé et les journalistes ont pu voir les policiers grimper pour atteindre une fenêtre afin d’entrer.

Barricadé

Quelques dizaines de manifestants se sont barricadés depuis hier soir dans un bâtiment, Hamilton Hall, que d’autres ont protégé grâce à une chaîne humaine, masques sanitaires sur le visage et keffieh sur la tête.

Dénonçant une « escalade », le porte-parole de Columbia, Ben Chang, a menacé de les « renvoyer » de l’université, les accusant d’avoir « vandalisé, brisé et bloqué l’accès » à Hamilton Hall. Le bâtiment a été rebaptisé « Hind’s Hall » par le groupe pro-palestinien « Columbia University Apartheid Divest », en hommage à une fillette de six ans tuée à Gaza.

La présidence de Colombie a commencé lundi à « suspendre » administrativement les étudiants qui refusaient de quitter ce « village » de tentes. A six mois de l’élection présidentielle dans un pays polarisé, le mouvement étudiant inquiète la Maison Blanche et l’ONU.

Joe Biden, président de l’allié “indéfectible” d’Israël, a critiqué le regain de tensions à Columbia, une université privée qui forme l’élite : “occuper un bâtiment universitaire par la force est une mauvaise approche” et n’est “pas un exemple de protestation pacifique”, a tonné John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Aux Nations Unies, le secrétaire général Antonio Guterres a jugé « essentiel en toutes circonstances de garantir les libertés d’expression et de manifestation pacifique », tout en insistant sur le fait que « les discours racistes étaient évidemment inacceptables ».

Accord

Avant un duel entre l’ex-président Donald Trump et le sortant Joe Biden, qui a besoin du vote des jeunes, le leader républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a dénoncé « l’illégalité absolue et le chaos sur les campus américains » et « l’antisémitisme et l’incapacité à protéger les étudiants ». Étudiants juifs ». Il a appelé au départ de la présidente de Colombie, Minouche Shafik.

Les manifestants pro-palestiniens exigent que leurs universités rompent leurs liens avec des mécènes ou des entreprises liées à Israël. Colombie refuse.

Mais un autre campus d’élite du Nord-Est, l’Université Brown à Providence, a annoncé un accord avec les étudiants : le démantèlement du campement en échange d’un vote universitaire en octobre sur d’éventuels « désinvestissements des entreprises qui rendent cela possible et profitent du génocide à Gaza+ ».

‘Rétablir l’ordre’

Partout aux États-Unis, des images de forces de l’ordre en tenue anti-émeute intervenant brutalement sur les campus ont fait le tour du monde.

Depuis le week-end dernier, des centaines d’étudiants, d’enseignants et de militants d’une vingtaine d’universités ont été arrêtés, certains arrêtés et placés en détention.

A l’université du Texas à Austin (sud), près de 80 personnes étaient en garde à vue mardi et seront poursuivies pour “intrusion”, selon le bureau du shérif local.

En Californie, la police a “évacué et sécurisé” à l’aube deux bâtiments de l’université Cal Poly Humboldt et arrêté 35 personnes, afin de “rétablir l’ordre” selon cet établissement.

A l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill, un groupe d’étudiants a affirmé avoir hissé un drapeau palestinien au centre du campus, avant que la police n’arbore les couleurs des Etats-Unis, selon la presse.

Ces nouvelles manifestations pro-palestiniennes aux Etats-Unis ont relancé depuis octobre le débat électrique entre liberté d’expression et accusations d’antisémitisme. Le pays compte le plus grand nombre de Juifs au monde après Israël et des millions d’Américains arabo-musulmans.

/ATS

 
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