Argentine. Premier feu vert aux réformes déréglementaires du président Milei

Argentine. Premier feu vert aux réformes déréglementaires du président Milei
Argentine. Premier feu vert aux réformes déréglementaires du président Milei

Les députés argentins ont donné mardi un premier feu vert, en principe, au paquet de mesures ultralibérales du président Javier Milei, un projet fortement édulcoré depuis l’échec subi au Parlement en février par une première version pharaonique.

Après une séance marathon de plus de 20 heures, la loi fondamentale a obtenu dans la matinée 142 voix pour, 106 contre et cinq abstentions. Il s’agit d’une décision « en général », avant un vote dit « en particulier » sur chacun des articles soumis à la Chambre basse.

230 articles en discussion

Quelque 230 articles sont soumis au débat, au lieu des plus de 600 initiaux de la loi dite « omnibus », avec des réserves formulées sur la privatisation des entreprises publiques – 11 prévus, dont Aerolineas Argentinas, au lieu de 44 au départ –. ou encore la flexibilisation du droit du travail, dans une version allégée.

Le rétablissement des tranches d’impôt sur le revenu, que le précédent gouvernement de centre-gauche avait supprimées, ainsi qu’une batterie d’avantages fiscaux figurent également dans le projet de loi, qui laisse de côté les aspects sociétaux controversés du texte débattu. en février, comme la réforme du divorce.

Malgré les accords passés avec les blocs de droite, le vote pour chacun des articles n’est pas garanti, dans un hémicycle où le parti libertaire de Milei n’est que le troisième groupe (38 députés sur 257).

C’est aussi une première étape devant le Sénat, où le calcul est encore plus délicat pour le parti présidentiel.

Des premiers mois compliqués pour Milei

Jusqu’à présent, les réformes de Milei, président depuis décembre, ont essuyé deux revers au Parlement : en février, lorsque les députés ont forcé le renvoi en commissions de la loi omnibus. Puis en mars, lorsque le Sénat a rejeté une autre partie, le « Décret de nécessité et d’urgence », un méga-décret publié au début de sa présidence et encore partiellement en vigueur à ce jour.

Mais la « thérapie de choc » d’austérité promise est bel et bien en place, entre dévaluation brutale du peso (+50%), libéralisation des prix et des loyers, fin des subventions aux transports, à l’énergie, gel des chantiers publics, etc.

Une manifestation près du Parlement, à l’appel des mouvements sociaux et de la gauche radicale, s’est poursuivie jusque tard dans la nuit de lundi, mais sans incident, contrairement aux tensions et heurts de la session de février.

“Ce que fait le gouvernement national, c’est simplement vendre la patrie, ruiner la population”, a protesté Manuel Crespo, un enseignant de 29 ans.

Un appel à la grève pour le 1er mai et le 9 mai

Une démonstration est prévue le 1euh Mai, fête du Travail, contre la réforme du travail et les mesures d’austérité du gouvernement. Les syndicats ont également appelé à une grève nationale le 9 mai, ce qui serait la deuxième depuis l’arrivée au pouvoir de Milei en décembre.

Le 24 avril, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays contre le définancement des universités publiques. “Notre plan fonctionne”, insiste régulièrement le président, qui cite la décélération continue de l’inflation depuis son arrivée (de 25% mensuels à environ 10%), et un excédent budgétaire au premier trimestre, une première depuis 2008.

Que les parlementaires « jettent la loi (omnibus), qu’ils jettent tout, nous réussirons quand même malgré la politique », a-t-il récemment lancé, en mode défi et pour minimiser par avance un éventuel nouveau revers législatif.

Dans sa première intervention publique depuis la défaite de son camp péroniste (centre-gauche) à l’élection présidentielle, l’ancienne présidente (2007-2015) Cristina Kirchner a accusé ce week-end Milei d’avoir infligé un « sacrifice inutile » aux Argentins au nom de l’équilibre budgétaire. . « À quoi ça sert si les gens meurent de faim, perdent leur emploi et ne peuvent pas survivre à la fin du mois ? »

 
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