En Afrique, le choc psychologique des catastrophes climatiques

En Afrique, le choc psychologique des catastrophes climatiques
En Afrique, le choc psychologique des catastrophes climatiques
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Un homme retire des matériaux d’une zone inondée après des pluies torrentielles dans le quartier de Mathare à Nairobi, le 25 avril 2024. LUIS TATÔ / AFP

Après une sécheresse sans précédent depuis quatre décennies, des pluies torrentielles s’abattent sur le Kenya, plongeant de grandes parties du pays dans le chaos. Lundi 29 avril, la rupture des contreforts du barrage naturel d’Old Kijabe, situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Nairobi, a fait 45 morts, portant le bilan national à 120 victimes. Les dégâts matériels sont considérables. Ponts brisés, routes emportées par les eaux, maisons détruites… Environ 200 000 personnes sont touchées par ces inondations, selon un bilan encore provisoire.

En Tanzanie voisine, la situation est tout aussi dramatique. Les zones côtières et la capitale économique, Dar es Salaam, sont en partie sous l’eau. Le gouvernement a dénombré 155 victimes. Plus au nord, le lac Tanganyika – deuxième plus grande étendue d’eau douce du continent – ​​et ses affluents débordent. Le Burundi compte près de 100 000 personnes déplacées.

Partout, les mêmes scènes de désolation se répètent, montrant l’étonnement des familles qui, en l’espace de quelques heures, ont perdu tous leurs biens, parfois certains de leurs proches. Sans aucune assurance pour les aider, à la merci d’interventions humanitaires ou gouvernementales dont le financement est loin d’être garanti. Ces catastrophes climatiques ne sont pas nouvelles. Mais leur fréquence et leur violence ont augmenté.

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En mars 2023, au Malawi, le cyclone Freddy – le plus long des relevés météorologiques et l’un des plus meurtriers dans ce pays enclavé d’Afrique australe – a frappé des populations victimes de deux cyclones successifs un an plus tôt, et pour certaines d’entre elles encore réfugiées au Malawi. camps de personnes déplacées. Une crise poursuit l’autre, laissant derrière elle des séquelles durables et dans les esprits la certitude qu’à tout moment le cauchemar pourrait recommencer.

“La priorité reste de sauver les corps”

Les traumatismes psychologiques provoqués par la brutalité de ces événements, le sentiment de vulnérabilité face à l’avenir qu’ils engendrent, sont jusqu’à présent peu ou pas abordés dans les programmes de réponse aux catastrophes climatiques. “En cas d’urgence et avec le peu de ressources dont nous disposons, la priorité reste de sauver les corps, pas les esprits”, résume Fabrice Weissman, chef des opérations de Médecins sans frontières (MSF) au Malawi au moment du cyclone Freddy. Au bureau français de l’Unicef, Mathilde Lécluse fait le même constat : « L’aggravation de la malnutrition et l’apparition d’épidémies, notamment de choléra, sont les deux risques majeurs liés aux inondations et ceux sur lesquels nous concentrons nos interventions. »

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