Yvan Wouandji, l’ambassadeur du cécifoot en France

Yvan Wouandji, l’ambassadeur du cécifoot en France
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      France

PORTRAITYvan Wouandji et son frère jumeau Yvon ont porté l’étendard de la France lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Une belle récompense pour le fleuron du cécifoot français, qui s’est gravement blessé en mars dernier et ne pourra pas prendre part à la compétition.

Devant la marée des para-athlètes français, Yvan Wouandji et son frère brandissent fièrement le signe de la France. La cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques est une réussite totale.« C’était magique, extraordinaire, unique. »exulte le vice-champion olympique des Jeux Olympiques de Londres 2012.J’ai été informée de ma nomination seulement dix jours avant l’événement. C’est une grande fierté de porter les couleurs de la France à l’international, surtout avec mon frère jumeau, car cela met en avant le rôle des soignants. »

Né à Douala (Cameroun) en 1993, Yvan Wouandji a perdu la vue à l’âge de neuf ans, suite à un décollement de la rétine. Loin de se laisser abattre, il a découvert une nouvelle approche de la vie et des relations humaines.Je me suis réinventé”résume-t-il. Surtout, il découvre une nouvelle façon de pratiquer sa passion, le football, grâce au cécifoot.

Star et porte-parole du cécifoot en France

En 2011, il signe avec le club de Saint-Mandé. Depuis, son palmarès s’est étoffé pour devenir l’un des plus fournis de la discipline : double vainqueur du championnat d’Europe (2011 et 2022), vainqueur de la Coupe de France (2011), du championnat de France (2015), meilleur joueur du championnat (2019) et surtout médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Londres (2012).

Sa renommée a également grimpé en flèche, notamment après un but somptueux marqué contre l’Allemagne en 2015. On l’a vu serrer la main de Pelé, Mbappé et Beckham ; un consultant sur RMC et iTélé ; décoré de l’Ordre du Mérite par le Président de la République François Hollande ; ou interviewé par Brut et Radio France. Sa passion s’étend également à la transmission. Il sillonne la France pour faire découvrir le cécifoot aux écoles, centres de formation, entreprises et associations.

Actuellement, il est impliqué dans le projet « Just Play », qui vise à créer un complexe révolutionnaire à Sénart (Île-de-France). Il comprend une tour de six étages (chaque étage étant dédié à une variété de sports), un stade Arena immersif (avec un public virtuel et réel), un incubateur dédié à la « sport tech », une résidence hôtelière et des appartements à louer. Laurent Sablayrolles, qui est son patron et le porteur du projet, admire l’implication du footballeur aveugle : « C’est un grand homme. Je le considère comme quelqu’un de valable. Quand on le voit, on sent une puissance qui émane de lui. » Avec son soutien, Yvan espère démocratiser son sport et créer un « Clairefontaine » du cécifoot.

« Il ne faut pas banaliser la performance » des para-athlètes

À l’occasion des Jeux de Paris 2024, Yvan Wouandji souhaite porter la parole des sportifs aveugles et plus largement de ceux souffrant d’un handicap. Sa vision des choses se démarque dans le paysage médiatique. S’il n’est pas favorable à une héroïsation à outrance des para-athlètes, il ne partage pas non plus le discours ambiant faisant des sportifs handicapés des athlètes « comme les autres ».Leur performance ne doit pas être banalisée. Réaliser un sprint de 400 mètres natation « Être amputé est un exploit. Cela demande des qualités qui dépassent le cadre purement sportif. »

Aujourd’hui Yvan Wouandji représente le cécifoot en France et au-delà, en Afrique, au Qatar et bientôt aux Etats-Unis. Julien Zelela, patriarche du cécifoot et son entraîneur depuis des années, voit en lui un «fils spirituel” : «C’est un citoyen rassembleur, un modèle d’espoir pour les jeunes. Pour vous dire, j’ai pleuré quand j’ai appris sa blessure, et c’est lui qui est venu me rassurer car il a cette capacité de résilience et de toujours distinguer le positif. Ses proches comme Myriam Kelite saluent un «symbole de résilience, qui véhicule des messages de diversité, de tolérance et d’espoir”.

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Ses amis d’enfance ne sont pas non plus surpris de le voir devenir ambassadeur des Jeux paralympiques, notant ses qualités relationnelles et son caractère ensoleillé. Yvan a souhaité être scolarisé auprès des « voyants » dès le lycée, refusant les limites posées autour du handicap. Jehanne, une ancienne camarade de classe qui a également un problème de vue, est heureuse pour lui : «Il a le potentiel pour devenir un modèle, tant pour les athlètes que pour les personnes qui ne sont pas des athlètes. Sasha, un ami proche, loue une «« un homme persévérant qui a toujours fait de son handicap une force, une belle âme d’ambassadeur ».

Parmi ses proches, au premier rang desquels sa mère et son frère jumeau, tous comptaient sur sa participation aux Jeux de Paris 2024. Yvan Wouandji reconnaît sa déception : «Je suis frustré, ce sont des années d’entraînement et de sacrifices. Mais il s’empresse d’ajouter : «Je croise les doigts pour être là dans quatre ans.. Myriam Kelite, qui le guide pendant les matchs, n’a aucun doute : «Il faut rêver grand. Il avait déjà subi une première opération il y a quelques années, et il s’est montré encore plus efficace, c’était une surprise. Cette fois, en or ?

 
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