Nouveaux films du 15 janvier 2025

Sorties cinéma

« Babygirl », « I’m Still Here », « Memories of a Snail » : quels films voir cette semaine ?

Les tendances cohabitent tout en s’opposant. Animation, thriller érotique, fresque politique et essai documentaire.

Publié aujourd’hui à 9h26

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« Petite fille »

Au cœur du mal-être. En voyant Samuel, un de ses nouveaux stagiaires, apprivoiser dans la rue un chien difficile, Romy, femme d’affaires redoutée et reconnue, éprouve immédiatement une attirance sexuelle et animale. Mais dire que c’est réciproque n’est pas vrai. Elle va cependant attraper le jeune homme dans ses filets, lui laissant entrevoir une affaire de BDSM dans laquelle elle serait victime de jeux érotiques plus ou moins dégradants, plus ou moins dérangeants et pas toujours imaginatifs. Mais plutôt que de suggérer, nous devrions écrire imposer. Vers la moitié du film, tous deux parlent du consentement comme de quelque chose d’important dans une relation. Sauf que dans « Babygirl », il n’y a pas de consentement, mais seulement une forme de contrôle sans équivoque.

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Agée de plus de cinquante ans, mariée et mère de deux enfants, Romy cherche essentiellement à avoir du contrôle sur sa stagiaire. Il ne s’agit pas d’ailleurs de désir, mais de possession, manifestation névrotique d’une pulsion vécue par un personnage pervers narcissique qui ne veut pas l’admettre. Pour preuve, il tente de lui échapper, à plusieurs moments clés, de mettre un terme à cette liaison, de la fuir. Mais le pouvoir qu’elle exerce sur lui est aussi celui d’une hiérarchie, ce qui fait peser des menaces sur l’avenir du jeune homme au sein de l’entreprise. Des menaces qu’il retourne en sa faveur en évoquant la possibilité de raconter leur liaison à d’autres cadres.

Faussement sulfureux et problématique, ce thriller érotique, à peine mieux filmé que « 50 Nuances de Grey », pourrait capitaliser sur d’autres thématiques. Par exemple en s’interrogeant sur le vieillissement des corps. Kidman ne s’en sort pas mieux. Face à Harris Dickinson (l’insupportable morceau de « Sans filtre » de Ruben Östlund), elle se recroqueville, comme enfermée dans un corps qui lui fait honte, écrasée par le poids de ce qu’elle incarne. On ne sait pas si elle en avait conscience, mais en tout cas, l’actrice de 57 ans est moins convaincante que Demi Moore dans “The Substance”, qui traite aussi à sa manière de la lutte contre le vieillissement. Pour la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn, qui n’avait jusqu’alors réalisé qu’un seul film d’horreur, « Bodies, Bodies, Bodies », ce n’est certainement pas une coïncidence. Décevant. PGA

Note: *

•= haineux, °= à vos risques et périls, *= bon, **= intéressant, ***= excellent, ****= chef-d’œuvre

“Je suis toujours là”

Famille souriante posant sur une plage ensoleillée avec la mer en arrière-plan.

Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles de Walter Salles. Douze ans. Son dernier film, en 2012, était l’adaptation du roman de Kerouac, « Sur la route ». « I’m Still Here » est aussi une adaptation d’un livre écrit par Marcelo Rubens Paiva et publié en 2015 au Brésil. Il évoque la disparition, pendant la dictature militaire en 1971, de son père Rubens Paiva, membre du Parti travailliste brésilien. C’est donc l’histoire d’une famille déchirée qui est racontée dans cette fresque politique où l’humain passe avant le discours.

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Le talent de conteur de Salles reste intact, son film plonge dans le passé récent sans y ajouter des tonnes de pathos. Il transmet une époque, réinventant chaque détail d’un monde révolu qu’il ne faut pas oublier, mais pas non plus glorifier. Rester à la bonne distance d’un sujet, qu’il soit puissant ou non, est la première qualité d’un cinéaste. “I’m Still Here” a été récompensé par un prix du scénario bien mérité lors de la dernière Mostra de Venise. PGA

Note: ***

•= haineux, °= à vos risques et périls, *= bon, **= intéressant, ***= excellent, ****= chef-d’œuvre

“Mémoires d’un escargot”

Deux personnages animés assis sur un banc, tenant des cornets de fish and chips. Le personnage de droite porte des lunettes rouges.

Lauréat du meilleur long métrage au dernier festival d’Annecy, ce film en stop motion (comme ceux de Claude Barras, avec qui il entretient une certaine parenté) tourné en Australie parvient à émouvoir avec un sens du minimalisme qui semble n’appartenir qu’à Adam. Elliot, son auteur. On suit les malheurs d’un collectionneur orphelin laissé seul au monde. Entre Dickens et Kipling, une histoire aussi triste que belle. PGA

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Note: **

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Pascal Gavillet est journaliste à la section culturelle depuis 1992. Il s’occupe principalement du cinéma, mais il écrit également sur d’autres domaines. Surtout les sciences. A ce titre, il est également mathématicien.Plus d’informations @PascalGavillet

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