le site de rencontre Coco, un « repaire de prédateurs » ciblé depuis longtemps par les associations

le site de rencontre Coco, un « repaire de prédateurs » ciblé depuis longtemps par les associations
Descriptive text here

Ce site à l’apparence obsolète a été impliqué dans de nombreuses affaires de guet-apens, parfois meurtrières, comme celle de Philippe, 22 ans, avec qui les deux agresseurs auraient donné rendez-vous via un faux profil de jeune fille mineure.

« Coco.gg, discutez sans inscription », indique sobrement la plateforme sur sa page d’accueil. Ce lieu de rencontre au design miteux, plusieurs fois pointé du doigt par les associations comme étant un repaire de prédateurs sexuels et criminels et un outil d’embuscade, revient tristement sur l’actualité avec le meurtre de Philippe à Grande-Synthe. Le jeune homme de 22 ans serait tombé dans le piège de deux adolescents de 14 et 15 ans qui affirmaient avoir créé un faux profil sur le site de rencontre gratuit Coco, se faisant passer pour une mineure. Selon leur version, ils voulaient “punir” Philippe d’avoir répondu à l’annonce.

Cette plateforme aux allures de site amateur, à l’origine française mais désormais implantée sur l’île anglo-normande de Guernesey, a été le théâtre de multiples affaires sordides et parfois meurtrières ces dernières années. C’est sur Coco qu’entre 2011 et 2020, un septuagénaire a proposé à des dizaines d’inconnus de violer sa femme auparavant droguée. La mère n’a eu connaissance des faits qu’après que la police ait découvert des centaines de vidéos sur l’ordinateur de son mari, dans le cadre d’une perquisition déclenchée par une autre accusation. Quelque 51 hommes, âgés de 20 à 68 ans, doivent être jugés dans cette affaire en septembre prochain.

C’est également sur ce site que le chanteur Richard Dewitte, condamné en septembre dernier à trois ans de prison pour corruption de mineur, a échangé avec un certain “Camille2009” qui s’est présentée comme une jeune fille de 13 ans. Après plusieurs jours d’échanges de messages à connotation sexuelle, l’interprète de j’ai encoré rêvé d’elle donné rendez-vous à l’adolescent sur le parking d’un supermarché. Ce n’était pas la jeune fille qui l’attendait, mais des gendarmes de la section de recherches de Paris, appartenant à la division des délits contre les personnes.

D’innombrables embuscades

Les histoires d’embuscades aux conséquences parfois meurtrières dont Coco était le vecteur sont innombrables. Me Caty Richard, avocate à Pontoise, charge le site d’être “vecteur” pour les criminels, leur permettant « donner suite à leurs intentions ». “C’est à cause de ce site que le piège s’est refermé sur le père de mes clients”a déclaré à BFMTV l’avocat qui a défendu les enfants de Michel Sollossi, un homme poignardé à son domicile avec tentative d’assassinat en janvier 2018, quelques heures après avoir retrouvé à la gare de Pontoise un homme rencontré sur Coco et qu’il avait amené chez lui.

Il faut dire que ce site très simple d’accès n’effectue aucune vérification lors de la première inscription. Après avoir simplement renseigné un pseudo, un sexe, un âge et un code postal, vous ouvrez sur une page d’accueil peu engageante et au design largement dépassé. Sans aucune illustration, il propose des filtres par thème sur une colonne de gauche, comme “les BGS”, « drogues et addictions », “consoles et jeux”… ou d’autres plus bruts, comme « femmes infidèles » (sic), “trav salope”jusqu’aux propositions à connotation clairement pédophile, comme l’onglet « une lycéenne ». Dans la colonne de droite se trouve une liste des membres résidant à proximité, avec pseudo, âge et ville. Une version Premium est également proposée à 5 euros par jour, 11 euros par mois ou 44 euros par an, pour une plus grande puissance de recherche et un accès en avant-première aux photos.

850 000 utilisateurs en mars

La multiplication de ces faits a donné lieu à des mises en garde de plusieurs associations. Invité de CActualités ce samedi suite au meurtre de Philippe, Mathias Darmon, l’avocat de “L’innocence en danger”une association de défense des enfants, a rappelé que l’organisation réclamait la fermeture du site depuis 2013. “On peut faire semblant d’avoir 12 ans à 52 ans” souligne Mathias Darmon, qui souligne la forte fréquentation du site, avec quelque 850 000 utilisateurs connectés en France sur le seul mois de mars. “Ils prétendent être le premier chat de France”note l’avocat.

Une pétition a été lancée en 2016 par “L’innocence en danger” pour exiger sa fermeture. Elle a désormais recueilli 5 000 signatures. «Depuis dix ans, les gens rapportent des messages de prédateurs selon lesquels Coco voudrait s’en prendre aux enfants. Depuis 2013, nous demandions sa fermeture, et rien n’a été fait. La France est devenue une jungle. dénonce Homayra Sellier, fondatrice de l’association, rejointe par Le Figaro.

Même demande de la part de l’association SOS Homophobie, après qu’à Marseille, un homme homosexuel ait fait l’objet d’une embuscade via le site de rencontre en octobre dernier. « Il n’y a pas de filtre pour s’inscrire. C’est un repaire de prédateurs. a dénoncé vendredi à l’AFP Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie.

« data-script=”https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js” >

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Guerre en Ukraine | Washington appelle ses alliés à donner des systèmes Patriot à l’Ukraine