de plus en plus de médecins troquent le stéthoscope contre des seringues de botox

de plus en plus de médecins troquent le stéthoscope contre des seringues de botox
Descriptive text here

Abandonnez le stéthoscope au profit des seringues de botox et des implants capillaires : de plus en plus de praticiens, petits et grands, se reconvertissent en médecine esthétique, un secteur lucratif que le monde médical demande à encadrer.

• Lire aussi : France : une mission d’inspection lancée sur les violences sexuelles dans l’armée

• Lire aussi : Un hôpital annonce le décès d’un nonagénaire… toujours en vie

Une tendance illustrée par la reconversion, annoncée fin mars, de l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran, neurologue de formation.

“Ce n’est pas l’exemple que l’on souhaiterait voir suivi par trop de médecins”, a relevé jeudi le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, sur Sud Radio.

La France souffre d’une pénurie de médecins, spécialistes ou généralistes, et quelque 6,7 millions de Français ne trouvent pas de médecin traitant.

La médecine esthétique, non reconnue par l’Ordre des médecins, compte aujourd’hui 8 000 praticiens, soit plus que les neurologues ou les cardiologues. Les prix de ces interventions sont élevés et non remboursés par la Sécurité Sociale car esthétiques.

« Le médecin généraliste se retrouve avec une consultation qui coûte 26,5 euros (40 $ CAD) alors que l’injection de botox coûte 300 euros (440 $ CAD) », note Yannick Neuder, député LR de l’Isère qui a déposé une proposition de loi pour encadrer les reconversions.

Christelle Jacqueroud, 36 ans, s’est lancée dans cette activité l’année dernière, parallèlement à son cabinet de médecin généraliste dans le Rhône.

“Cela me permettra d’acheter du matériel de qualité pour mon cabinet”, explique à l’AFP le médecin, qui souhaitait avoir “une liberté de prix”. Aujourd’hui, sa consultation esthétique de base coûte 50 euros (74 $ CAD) — comparativement à 26,5 euros pour sa consultation de médecin généraliste.

« Ni stress ni fatigue »

L’Ordre des médecins s’inquiète de ce que les médecins généralistes nouvellement diplômés « s’orientent immédiatement vers la médecine esthétique », a déclaré son président François Arnault lors d’une conférence de presse cette semaine.

“De plus en plus de confrères médecins généralistes vont faire de l’esthétique parce qu’ils n’ont plus les contraintes de l’assurance maladie, et c’est beaucoup plus rémunérateur”, estime Bruno Perrouty, président du Syndicat national des neurologues (SNN), qui évoque le Vaucluse. Où il travaille.

Trois ans après l’obtention de son diplôme, Victor Arène, médecin généraliste de 35 ans à La Garenne-Colombes (ouest de Paris), a choisi en 2022 de consacrer une partie de sa semaine (un tiers) à l’esthétique.

Plutôt qu’une rémunération, ce jeune médecin met en avant le « respect » des patients esthétiques, qui viennent « pour s’amuser ». Avant d’exercer, lors des remplacements de confrères généralistes qu’il effectuait, il affirme avoir été menacé à coups de couteau et « frappé à plusieurs reprises » par des patients.

La médecine esthétique se distingue de la chirurgie esthétique, plastique ou reconstructive. Cette dernière nécessite plusieurs années de formation complémentaire et implique des interventions parfois lourdes, dont certaines sont remboursées par la Sécurité sociale.

« La médecine esthétique est une médecine alternative, c’est bon pour la fin de carrière. Il n’y a pas de stress ni de fatigue», explique Georges Gereige, médecin urgentiste pendant 16 ans avant une reconversion en 2020, à Montbonnot-Saint-Martin (Isère).

Réguler le secteur

Injection de Botox, laser antirides, greffe de cheveux… : un quotidien qui contraste avec ses années aux urgences des hôpitaux.

Face aux critiques sur l’aspect financier, François Turmel, président du SMNE (Syndicat national des médecins esthétiques) répond qu’un fossé existe entre les petits cabinets et les « cliniques marchandes ».

Celle des Champs-Élysées, où travaillera Olivier Véran, réalise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros pour 2022.

Les médecins esthétiques ont aussi « un rôle de prévention auprès des jeunes », assure Claire Sabatier, également médecin.

Car sur les réseaux sociaux, des pseudo-médecins commercialisent des injections dangereuses pour les patients, souvent des jeunes filles. « J’ai un vrai rôle de médecin, on soigne les choses. J’ai des patients qui me voient bien plus que leur médecin de famille », déclare le praticien niçois.

Pour réguler le secteur, l’Ordre des médecins souhaite instaurer une formation de deux ans – ouverte uniquement aux médecins -, avec seulement 60 places chaque année. Une mesure qui pourrait entrer en vigueur dès la rentrée 2024.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Des puits naturels menacés par un projet touristique, un « cauchemar » pour les écologistes
NEXT Les délégations officielles arrivent au centre international de conférences Dawda Kairaba Jawara – Agence de presse sénégalaise – .