Lors de son entrée en guerre, le 7 octobre, Benjamin Netanyahu assignait deux objectifs à son armée : détruire le Hamas et libérer les otages. Il n’a pas réussi non plus.
Le début du retrait des troupes israéliennes du sud de Gaza ne peut masquer cet échec.
Non seulement tous les otages n’ont pas été libérés, mais Netanyahu est contraint de négocier avec le Hamas, qui, selon lui, exigerait des conditions inacceptables pour signer une trêve.
Si le Hamas peut exiger de telles conditions, c’est parce qu’il est encore fort.
La guerre a été cruelle et terrible pour la population palestinienne. C’était éprouvant pour Israël.
Presque tout le territoire de Gaza est détruit. Ses habitants meurent de faim. Les colons juifs de Cisjordanie ont profité de l’attention accordée à la guerre à Gaza pour s’emparer de davantage de terres palestiniennes en Cisjordanie.
Le gouvernement israélien semble très proche d’être reconnu coupable de génocide par la Cour pénale internationale, et la guerre à Gaza lui coûte très cher.
- Écoutez l’expert en politique internationale Loïc Tassé dans l’émission de Benoit Dutrizac via QUB :
La guerre continuera
De toute évidence, jusqu’à ce que le Hamas soit vaincu et que les extrémistes israéliens soient neutralisés, la guerre continuera sous une forme latente.
Israël semble se retirer du sud de Gaza. Mais qu’en est-il du nord du territoire ? Les Israéliens chercheront-ils à le coloniser comme ils l’ont fait auparavant avec d’autres territoires palestiniens ?
Même si le gouvernement israélien restituait tous ses territoires aux Gazaouis, comment les Israéliens pourraient-ils ensuite côtoyer en paix les centaines de milliers de Palestiniens habitués à travailler sur le territoire israélien ?
Et si Israël est reconnu coupable de génocide et devient donc un État paria, qui voudra commercer avec lui ?
La haine entre les deux peuples a atteint des sommets sans précédent.
Israël doit faire les premiers pas
En fin de compte, l’absence de solutions vient du fait que le gouvernement de Netanyahu n’a rien à offrir aux Palestiniens. Il ne leur propose pas d’aide pour reconstruire leurs villes et villages, il ne leur propose pas la fin de l’apartheid contre eux. Il ne leur propose pas non plus la restitution de leurs terres en Cisjordanie.
Bien au contraire. Il complote avec les familles mafieuses palestiniennes pour tenter de rétablir son autorité sur Gaza, ce qui dégoûte les Gazaouis et les rapproche du Hamas. En outre, il cajole les minorités religieuses extrémistes d’Israël, ce qui renforce le Hamas et d’autres groupes religieux musulmans extrémistes.
Les premiers pas sur le chemin de la paix doivent venir des Israéliens, car ils sont les plus puissants.
La solution passe par la création d’un État palestinien aux côtés de l’État israélien. La réconciliation prendra beaucoup de temps. Mais c’est encore possible. Cela deviendra extrêmement difficile lorsque Israël perdra son pouvoir.
