La Banque africaine de développement (BAD) et la République Centrafricaine (RCA) ont renforcé leur partenariat lors d’une visite officielle de Marie Laure Akin-Olugbade, vice-présidente chargée du développement régional, de l’intégration et de la prestation de services, qui a eu lieu le 25 mars. au 27 2024.
Selon un communiqué de presse de la BAD, Mme Akin-Olugbade a rencontré les principales parties prenantes et responsables gouvernementaux, dont le président Faustin-Archange Touadéra et le Premier ministre Félix Moloua, réaffirmant l’engagement de la Banque à faire avancer le programme de développement de l’Afrique centrale. Elle a également rencontré des partenaires au développement et des bénéficiaires des projets financés par la Banque.
« Le soutien de la Banque a joué un rôle déterminant pour faire avancer notre programme de développement national et relever les principaux défis, et nous sommes impatients de poursuivre notre collaboration pour continuer à stimuler le progrès et la prospérité de notre pays », a déclaré le Premier ministre. Moloua qui a salué la coopération fructueuse avec la Banque, soulignant son rôle central dans la promotion des objectifs nationaux.
Le partenariat actuel de la Banque avec la République centrafricaine est structuré autour de deux piliers principaux : le soutien au développement agricole et aux infrastructures pour l’inclusion sociale, et l’amélioration du renforcement des capacités institutionnelles et de la gouvernance. Ce cadre vise à faciliter la sortie du pays de la fragilité et à poser les bases d’une croissance économique robuste et inclusive, lit-on dans le texte.
« Je suis fière de dire que les investissements de la Banque ne sont pas seulement financiers, mais qu’ils sont de véritables catalyseurs de progrès et de prospérité dans la vie des populations centrafricaines », a souligné, dans le texte, Mme Akin-Olugbade, rappelant que le portefeuille reflète l’alignement de la Banque sur les stratégies du pays, notamment dans les domaines des infrastructures, de la gouvernance et de l’agriculture.
Malgré la fragilité résultant de facteurs politiques et sécuritaires, la Banque reste déterminée à soutenir les objectifs de développement durable (ODD) du pays.
En outre, lors de sa visite, Mme Akin-Olugbade a passé en revue les principales initiatives financées par la Banque, notamment le projet de fibre optique, qui joue un rôle essentiel pour propulser le pays vers un avenir numérique. Le projet comprend 900 kilomètres d’infrastructures de fibre optique, onze sites techniques et un centre de données national de pointe.
A noter que la Banque soutient également le projet de corridor de transport multimodal qui reliera Pointe-Noire, Brazzaville, Bangui et N’Djamena, respectivement les plus grandes villes du Congo, d’Afrique centrale et du Tchad. Une composante de ce projet est l’initiative du corridor fluvial Brazzaville-Bangui, d’une valeur de 280 millions de dollars, qui fournira à la RCA et au Tchad, pays enclavés, un deuxième accès maritime pour stimuler le commerce, promouvoir la création d’emplois et élargir l’accès au marché, renforçant ainsi l’intégration régionale pour plus de six millions de personnes en Afrique centrale.
Malgré les défis économiques, notamment un taux de croissance modeste de 1 % en 2023, la République centrafricaine est prête à progresser. Les projections indiquent que des augmentations potentielles dans des secteurs clés tels que l’agriculture industrielle, la foresterie et l’exploitation aurifère pourraient propulser la croissance à 2,9 % en 2025.
À fin mars 2024, le portefeuille actif de la Banque en RCA comprenait 20 projets publics pour un engagement total de 454,6 millions de dollars, couvrant les secteurs des transports, de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures sociales.
Moctar FICUU / VivAfrik
