C’est via le média saoudien Al Hadath que les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » à Gaza. “Nous avons en fait soumis une résolution qui est maintenant devant le Conseil de sécurité et nous espérons vivement que les pays la soutiendront”, a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken aux médias saoudiens lors d’une visite dans le royaume. Il a ajouté qu’il espérait que cette initiative enverrait un « signal fort ».
Un appel qui marque un changement dans la politique américaine. Après le début de la guerre le 7 octobre, les États-Unis, principal allié d’Israël, ont opposé leur veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu immédiat dans ce conflit déclenché par une attaque du Hamas sur le sol israélien. .
Plus de 30 000 victimes
Mais face au bilan humain qui ne cesse de s’alourdir avec plus de 31 923 morts dans la bande de Gaza, bombardée quotidiennement par Israël selon le Hamas, et au risque de famine selon l’ONU dans le territoire palestinien assiégé, les Etats-Unis redoublent d’efforts pour parvenir à une trêve.
Le texte souligne « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de toutes les parties, permettre la fourniture d’une aide humanitaire essentielle » et « soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ».
Toutefois, aucun vote n’est prévu pour l’instant sur ce texte. « Bien sûr, nous sommes aux côtés d’Israël et de son droit à se défendre (…) mais en même temps, il est impératif (pour) les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement que nous nous concentrions sur eux, que nous en fassions un priorité, protéger les civils et leur fournir une aide humanitaire », a déclaré Antony Blinken. Depuis qu’ils ont bloqué fin février un projet de résolution algérien appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat », les Américains négocient un texte alternatif axé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour parvenir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens détenus à Gaza. .
Pourparlers à Doha
Un texte modifié à plusieurs reprises qui, selon des sources diplomatiques, avait peu de chances d’obtenir l’approbation du Conseil. Parallèlement à la tournée du secrétaire d’Etat, des discussions à Doha sur une trêve impliquant des médiateurs internationaux (Etats-Unis, Qatar, Egypte) ont eu lieu mercredi.
Le plan en discussion au Qatar mettrait temporairement fin aux combats, à mesure que des otages seraient échangés contre des prisonniers palestiniens et que l’acheminement de l’aide humanitaire serait intensifié. « Nous nous rapprochons (d’un accord). Je pense que l’écart se réduit et qu’un accord est tout à fait possible », a déclaré Antony Blinken à Al Hadath.
Autres revendications et revendications du Hamas
“Nous avons travaillé très dur avec le Qatar, avec l’Egypte et avec Israël pour mettre une proposition forte sur la table… Le Hamas ne l’a pas acceptée”, a-t-il ajouté. « Ils sont revenus avec d’autres demandes, d’autres revendications. Les négociateurs y travaillent en ce moment. »
Mercredi, un responsable du Hamas à Beyrouth, Osama Hamdane, a déclaré, sans plus de détails, que la réponse d’Israël à la proposition de trêve du mouvement palestinien était « globalement négative » et pourrait « conduire les négociations vers une impasse ». Antony Blinken se rend au Caire jeudi et en Israël vendredi.
