On sait peu de choses sur l’influence du traitement de l’obésité pédiatrique sur le risque d’événements médicaux à long terme. Une étude suédoise réalisée auprès de 6 700 enfants obèses âgés de 6 à 17 ans (médiane 12 ans) ayant suivi un traitement pendant au moins un an, montre qu’une bonne réponse à ce dernier est associée à une réduction de la morbidité et de la mortalité, notamment à une baisse de la mortalité. l’incidence des troubles cardiométaboliques.
Plus précisément, la survenue du diabète de type 2 (DT2), de la dyslipidémie et de l’hypertension à l’âge adulte est réduite lorsque l’obésité infantile est efficacement gérée. Les résultats, publiés dans le Jama Pédiatrierapportent une réduction progressive du risque en fonction de la réponse au traitement. L’anxiété et la dépression ne sont pas affectées.
Un effet sur l’hypertension uniquement en cas de rémission
Les chercheurs ont distingué quatre catégories de réponse au traitement : faible (1 224 enfants), intermédiaire (2 910), bonne (1 070) et rémission de l’obésité (1 506) et ont comparé la mauvaise réponse au traitement aux trois autres. .
Une bonne réponse réduit significativement le risque de développer un DT2, une dyslipidémie ou de subir une chirurgie bariatrique à l’âge adulte (risque relatif ajusté aHR = 0,42 ; 0,31 et 0,42 respectivement). Le constat est similaire pour la rémission avec une réduction marquée du risque pour ces trois pronostics ainsi qu’un risque plus faible d’hypertension : aHR = 0,16 pour le DT2 ; aHR = 0,22 pour la dyslipidémie ; aHR = 0,14 pour la chirurgie bariatrique et aHR = 0,40 pour l’hypertension. Le taux de mortalité est divisé par huit en cas de rémission ou de bonne réponse au traitement (aHR = 0,8).
-Traitements indépendants pour l’obésité et la dépression
Pour la dépression et l’anxiété, la différence entre les groupes de réponse au traitement n’est pas significative, ce qui démontre l’absence de lien entre efficacité thérapeutique et risque psychiatrique. Pour les auteurs, cela suggère que, même si l’obésité coexiste avec l’anxiété et la dépression, les thérapies doivent être indépendantes et dédiées à chaque trouble.
Dans un éditorial associé à l’étude, les professeurs Leonard H. Epstein (Université de Buffalo, Jacobs School of Medicine and Biomedical Sciences), Myles S. Faith (Université de Buffalo – Graduate School of Education) et Denise E. Wilfley (Washington University School of Medicine), commentent : « Les données indiquent que l’âge et le degré d’obésité ont une influence sur l’atteinte des objectifs thérapeutiques. Le pourcentage d’enfants âgés de 6 à 12 ans obtenant une bonne réponse ou une rémission est de 48,1 %, contre 29,1 % pour ceux âgés de 12 à 17 ans.. Les auteurs plaident en faveur d’un traitement le plus tôt possible, pendant la préadolescence, plutôt « qu’attendre pour voir si la croissance régule leur poids ».
Et de saluer l’utilité de cet article dont les données permettront « améliorer l’efficacité des approches cliniques et pointer leurs limites ». Cependant, les spécialistes déplorent le manque d’informations sur le type d’interventions thérapeutiques réalisées et leur intensité, rendant difficile la comparaison avec les recommandations d’autres pays.