Pour Bruxelles, la France vise toujours le coup. La Commission européenne a annoncé que la trajectoire budgétaire de la France, modifiée par le gouvernement Bayrou, « reste entièrement conforme aux exigences » Règles européennes. Ce mardi, le Conseil européen devra dire s’il valide le feu vert accordé par la Commission.
Cancre de la zone euro, avec le troisième taux d’endettement le plus élevé derrière la Grèce et l’Italie, la France a présenté le 16 janvier à Bruxelles une nouvelle trajectoire budgétaire. Le pays vise désormais un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, tout en maintenant l’objectif de tomber en dessous de 3% en 2029.
Pour y parvenir, François Bayrou a promis, sans les détailler concrètement, «des économies importantes» pour réduire la lourde dette de la France, mais il a décidé de réduire l’effort cette année par rapport au gouvernement précédent.
Pour rappel, la trajectoire initiale prévoyait un déficit public de 5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Le plan Barnier a même été approuvé le 26 novembre, mais l’exécutif français a depuis été censuré.
De son côté, Bercy se félicite de constater que l’exécutif européen « a confirmé au niveau technique la parfaite conformité de la trajectoire française avec les nouvelles règles européennes. En 2025, « nous faisons un effort moindre mais qui reste supérieur au minimum prévu par les règles, et ce moindre effort pour 2025 est intégralement compensé les années suivantes pour que l’effort total reste le même »nous expliquons à Paris.
-C’est dans ce contexte, plutôt favorable à la France, que le nouveau ministre français des Finances, Éric Lombard, est attendu à Bruxelles ce lundi et mardi pour sa première rencontre avec ses homologues des Vingt-Sept.
Des finances publiques dans le rouge
Malgré ce répit accordé par Bruxelles, la situation des finances publiques françaises reste très difficile. En 2024, le déficit public français devrait atteindre 6,2% du PIB, selon l’Union européenne, soit la pire performance des États membres à l’exception de la Roumanie. Fin septembre, la dette publique française atteignait 113,7% du PIB à 3 303 milliards d’euros.
Cette erreur majeure a valu à la France d’être pointée du doigt par la Commission. Depuis l’été dernier, la France fait partie d’un groupe de huit pays en procédure de déficit excessif, avec la Belgique, la Hongrie, l’Italie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie. Tous doivent prendre des mesures correctives pour se conformer aux règles budgétaires de l’UE à l’avenir, sous peine d’amendes.
Bien évidemment, le gouvernement de François Bayrou a su convaincre la Commission européenne qu’il allait prendre des mesures fortes pour corriger la dérive des comptes français.