vers un « vaccin » pour prévenir la prise de poids ?

vers un « vaccin » pour prévenir la prise de poids ?
vers un « vaccin » pour prévenir la prise de poids ?

L’ESSENTIEL

  • Une étude montre que les souris ayant reçu une injection de Mycobacterium vaccae, une bactérie présente dans le sol et le lait de vache, ont été protégées des effets d’une alimentation riche en graisses et en sucre.
  • Ces résultats renforcent l’idée que nos « vieux amis microbiens », perdus avec l’urbanisation, jouent un rôle clé dans la santé. Les souris exposées à cette bactérie ont pris moins de poids et ont accumulé moins de graisse viscérale, connue pour leurs risques cardiovasculaires.
  • Bien que prometteuses, ces recherches nécessitent des tests sur des humains. En attendant, éviter la malbouffe, le jardinage ou la consommation de légumes frais peut rétablir notre lien avec ces bactéries bénéfiques.

Au début de chaque année, de nombreuses personnes se lancent dans des régimes ou des programmes d’exercices pour perdre du poids. Mais une étude récente de l’Université du Colorado à Boulder, aux États-Unis, révèle une nouvelle voie pour réussir, peut-être un jour, ce pari sans trop d’efforts : l’exposition à des bactéries bénéfiques.

Publié dans la revue Cerveau, comportement et immunitécette recherche montre que les rongeurs auxquels on injectait chaque semaine une bactérie présente dans le lait de vache et dans le sol étaient protégés contre la prise de poids provoquée par une alimentation riche en graisses et en sucre. « Ce qui est frappant, c’est que nous observons une prévention complète de la prise de poids liée au régime »assurent les chercheurs dans un communiqué.

Les « vieux amis » de notre microbiote intestinal

Cette découverte s’ajoute à une série d’études sur les bienfaits des bactéries intestinales appelées « vieux amis »qui a évolué aux côtés des humains. Mais avec la transition vers des modes de vie urbains et plus aseptisés, nous avons perdu le contact avec ces micro-organismes essentiels. « Ce qui a accru notre vulnérabilité aux maladies inflammatoires »selon les chercheurs.

Dans une étude précédente, il avait déjà été démontré que les bactéries Vache mycobactérienne (à l’origine de cette protection) pourrait réduire l’inflammation induite par le stress chez la souris. Cette fois, les scientifiques ont exploré son impact sur l’inflammation cérébrale et l’anxiété associées à une mauvaise alimentation.

Les souris ont ainsi été nourries pendant 10 semaines avec une alimentation saine ou une alimentation riche en graisses et en sucres. La moitié des animaux de chaque groupe ont reçu des injections hebdomadaires de M. vaches. Sans surprise, les souris nourries avec de la « malbouffe » sans bactéries ont pris 16 % de poids de plus que les autres. Mais étonnamment, les souris suivant un régime gras et recevant la bactérie avaient un poids similaire à celles suivant un régime alimentaire sain et accumulaient moins de graisse viscérale, connue pour augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Vers une « vaccination » contre le surpoids ?

Bien que ces résultats soient limités aux animaux, les chercheurs prévoient de poursuivre leurs travaux pour déterminer si M. vaches pourrait être administré par voie orale ou aider à la perte de poids chez l’homme. Pour l’instant, ils recommandent de faire le plein de ces bactéries « amicales » en passant du temps dans la nature, en jardinant ou en mangeant des légumes frais. « Éviter la malbouffe est difficile car elle est omniprésente. Mais si nous parvenions à rétablir notre exposition à ces bactéries, cela pourrait limiter les effets néfastes de notre alimentation occidentale. »concluent-ils.

 
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