une campagne qui pique trop peu

une campagne qui pique trop peu
une campagne qui pique trop peu

18 % des adolescents ciblés pour participer à la première campagne de vaccination contre les papillomavirus, dans les écoles en , sont désormais protégés. En 2023, cette première opération lancée en grande pompe, avec une communication dans tous les médias, avec la participation active du président Macron, a ciblé 30 % des adolescents. Il dépasse donc à peine la moitié du taux prévu par le ministère de la Santé. La Nouvelle-Aquitaine arrive en deuxième position en termes d’augmentation du taux de participation.

Tous les espoirs étaient permis pour 2024. Et les malheurs. “On est en dessous de l’an dernier à la même période, constate le Dr Sylvie Quelet, directrice de projet et conseillère médicale à l’ARS Nouvelle-Aquitaine. 10 652 autorisations ont été signées dans la région, pour vacciner les élèves de 5 anse. A ce jour, 9 000 d’entre eux ont reçu une première injection. Nous sommes dans un recul qui nous interroge, et va nous obliger à nous repositionner. »

Au CHU de Bordeaux, le professeur Mathieu Molimard, pharmacologue, s’attriste également de cette faible adhésion à la vaccination, pourtant sûre et efficace pour prévenir le cancer. Il rappelle que 80 % des adultes sont touchés par le VPH. 80%. « Heureusement, tout le monde ne développera pas un cancer, mais quand on sait qu’un vaccin protège contre plus de 90 % des infections qui causent le cancer, neuf souches de virus tout de même, pourquoi hésiter ? » Chaque année, en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes et provoque environ un millier de décès. Les hommes peuvent être à la fois transmetteurs, mais aussi victimes, puisque les cancers du pénis, de l’anus et de l’ORL sont directement liés aux papillomavirus. “Les papillomavirus se transmettent lors des relations sexuelles et l’infection, la plupart du temps, passe inaperçue”, poursuit le professeur Molimard. L’existence de vaccins est une opportunité. »

Une question d’âge ?

Une opportunité individuellement, et collectivement, puisque des pays sont déjà sur le point d’éradiquer les cancers liés aux infections à papillomavirus : l’Écosse, l’Angleterre et bientôt l’Australie. « C’est vrai, mais ils ont vacciné 80 % de la population concernée. On en est très loin», regrette le professeur Molimard. « Les réticences en France sont liées à la méfiance face aux vaccins. Cependant, la crainte de ce vaccin n’est pas justifiée, une surveillance à grande échelle n’a montré que des signes de réactogénicité. L’Agence du médicament (ANSM) assure que les données de la littérature internationale ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, après vaccination avec ce vaccin contre les papillomavirus. »

« Cette année, plusieurs établissements privés confrontés à des refus ont accepté de participer… »

Selon Sylvie Quelet, la réticence des parents est due au jeune âge des adolescents : « Les parents ne voient pas l’intérêt de vacciner un garçon ou une fille vers 11 ou 12 ans, mais c’est justement à cet âge qu’un vaccin assurera une protection. , donc avant le début de leur vie sexuelle. Cela met en évidence un manque de compréhension du sujet. Les notions fondamentales ne sont pas assez connues ; il faudra sans doute travailler en amont sur une meilleure stratégie de communication. »

Anti-vaccins proactifs et manque de communication

En 2024, 15 % des parents de collège ont répondu favorablement aux demandes d’autorisation. « Toutes les régions de France déplorent ce faible taux de participation », constate Sylvie Quelet. La Nouvelle-Aquitaine s’en sort moins mal, mais on pensait, à tort, que le principe de cette vaccination dans les écoles était acquis. Cette année a vraiment souffert d’une communication sourde ; l’année dernière, le gouvernement s’est montré très impliqué, mais aussi les chefs d’établissements. En vérité, il faut du temps pour instaurer un réflexe de nouvelles vaccinations au sein de la population. La réticence ou le désintérêt l’emportent plus rapidement. L’Institut National du Cancer a relancé un programme de communication en faveur de la vaccination HPV. »

Or, en 2023, des établissements privés, notamment en Gironde, avaient bloqué et refusé de participer à cette campagne de vaccination dans les écoles. Ils ont accepté d’informer les parents, mais pas d’intégrer la vaccination dans leurs murs. « Cette année, plusieurs établissements privés confrontés à des refus ont accepté de participer… », tient à souligner Sylvie Quelet. Avec le professeur Molimard, le Dr Quelet reconnaît également que les groupes anti-vax, notamment dans la région de Saintes, se sont montrés très dissuasifs, allant même jusqu’à afficher des tracts de mise en garde contre le vaccin dans certains collèges.

 
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