Ce sont une quinzaine d’adolescents, âgés de 12 à 15 ans, qui se retrouvent dans ce centre de La Bourboule, dans le Puy-de-Dôme. Ils souffrent tous de la même pathologie : une obésité sévère. Au centre, l’objectif n’est pas tant de perdre du poids, mais plutôt de prendre soin de ces jeunes avec des méthodes douces et d’instaurer des habitudes à long terme.
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Aujourd’hui, c’est une journée repas pédagogique pour Ali, patient du centre de traitement de l’obésité de La Bourboule (Puy-de-Dôme). «J’avais faim plus tôt. En attendant, ça redescend. Maintenant, je n’ai pas très faim. » Il partage avec Cécile Meyronneinc, diététiste nutritionniste, des moments individuels et tranquilles, devenus utiles au fil des semaines. Ali, 15 ans, originaire de région parisienne, est arrivé en septembre. Il reste jusqu’en décembre : «Je pense qu’en termes de vitesse d’alimentation, je peux mieux la contrôler. Avant, je pouvais manger très vite, en 10 minutes je pouvais manger une assiette pleine. Maintenant, niveau rapidité et quantité dans mon assiette, ça va, j’ai réussi à doser beaucoup mieux. » Durant trois mois en moyenne, ces jeunes sont accompagnés par toute une équipe.
La vitesse, mais aussi l’envie de manger un certain aliment ou encore la sensation de faim, tous ces aspects sont justement travaillés lors de ces repas. Cécile Meyronneinc explique : “Lorsque nous traitons l’obésité évidemment, les heures des repas seront des moments clés puisque c’est là que nous pourrons observer le comportement alimentaire des patients et voir avec eux les choses qui peuvent être modifiées, petit à petit, pour que ce soient des moments agréables. où ils s’écoutent. »
Comme Ali, ce sont une quinzaine d’adolescents entre 12 et 15 ans qui sont pris en charge dans ce centre de La Bourboule. Ils souffrent tous de la même pathologie : une obésité sévère. Michael Dufernez, directeur de l’établissement, indique : « L’obésité est une maladie, c’est un constat clair, mais ce n’est pas clair pour tout le monde. On a cette image d’une personne obèse qui n’a pas de volonté. Non, c’est une maladie chronique. Les enfants obèses souffriront de cette maladie toute leur vie. »
Ici pas de régime drastique ni de sport intensif, il s’agit de s’adapter aux jeunes, d’améliorer leur qualité de vie, de stabiliser leur poids et surtout de comprendre l’origine de la maladie. Michael Dufernez détaille : « La cause peut être héréditaire, génétique, métabolique, mais dans 90 % des cas, elle est psychologique ou environnementale. C’est un événement de la vie qui va déclencher l’obésité.. Pauline Pawlowski, infirmière, alerte sur les conséquences désastreuses de cette maladie : « Il y a beaucoup plus de traumatismes, de violences… Le harcèlement, c’est pareil. Parmi tous nos enfants, je dirais qu’environ 70 % d’entre eux ont été victimes de harcèlement scolaire à des niveaux très avancés. »
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Ce sont une quinzaine d’adolescents âgés de 12 à 15 ans qui se retrouvent dans ce centre de La Bourboule, dans le Puy-de-Dôme. Ils souffrent tous de la même pathologie : une obésité sévère. Dans ce centre, l’objectif n’est pas tant de perdre du poids, mais plutôt de prendre soin de ces jeunes avec des méthodes douces et d’instaurer des habitudes à long terme.
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©A.Albert/AC.Huet/M.Canuto/France 3 Auvergne
Pour Mathilde, 16 ans, c’est l’anxiété qui est l’un des déclencheurs de l’obésité : « Je suis très mal à l’aise avec le regard des autres. Là, ça va un peu mieux depuis deux mois mais c’était très compliqué. J’avais du mal, je n’avais pas confiance en moi, je n’arrivais pas à m’habiller, je portais toujours des vêtements amples pour que les gens ne voient pas mon corps. » Dans ce “grande maison” comme elle le décrit, Mathilde se sent mieux et espère trouver un équilibre : « Même si on ne perd pas de poids, l’objectif est qu’on s’améliore mentalement et qu’en partant d’ici, on ait plus confiance en nous, qu’on se sente mieux dans sa peau. » Durant ces quelques mois, les jeunes apprennent à avoir confiance en eux et à se doter des armes nécessaires pour combattre cette maladie.