Lorsqu’une pathologie pulmonaire inflammatoire survient, une hyperpression peut survenir dans les artères pulmonaires périphériques et provoquer une hémoptysie. Une étude publiée dans le Journal European Radiology évalue le risque d’embolisation à l’aide de petites particules. Ce travail de recherche prouve la sécurité et l’efficacité de la procédure en question.
L’embolisation de l’artère bronchique est largement utilisée dans le traitement des hémoptysies importantes, comme méthode principale de contrôle des saignements, en prévention secondaire et comme passerelle vers la chirurgie, tout en préservant la fonction pulmonaire.
Pathologies pulmonaires inflammatoires conduisant à une hyperpression des artères pulmonaires périphériques
Dans les affections inflammatoires pulmonaires chroniques, les anastomoses broncho-pulmonaires augmentent de taille, conduisant à un shunt pathologique avec pour conséquence une hypertrophie des artères bronchiques irriguant le poumon malade. Lorsqu’une inflammation pleurale s’ajoute, des communications transpleurales entre les artères systémiques non bronchiques et pulmonaires peuvent se former, conduisant à une hypertrophie de ces dernières. C’est ainsi que les artères intercostales, sous-clavières ou phréniques exposent les artères pulmonaires périphériques, fragiles et enflammées, à des pressions artérielles systémiques élevées, augmentant ainsi le risque de rupture et de saignement.
L’embolisation utilisant de petites particules est-elle risquée dans ce contexte ?
C’est dans ce contexte qu’est mise en œuvre l’embolisation artérielle bronchique pour réduire la pression artérielle systémique dans ces vaisseaux pulmonaires friables. Des particules de taille supérieure à 300 µm sont généralement utilisées à cet effet, mais des particules plus petites peuvent agir pour une embolisation plus distale et obtenir de meilleurs résultats en termes de persistance ou d’hémoptysie récurrente. UN étude rétrospective britannique publiée dans le Journal European Radiology tente d’évaluer les résultats obtenus chez des patients atteints d’hémoptysie traités par embolisation avec des particules d’alcool polyvinylique (PVA) de 150 à 250 µm.
Ce travail a inclus tous les patients ayant subi une embolisation de l’artère bronchique entre 2010 et 2022 dans un seul centre tertiaire, avec collecte de données démographiques, étiologie et volume de l’hémoptysie, succès technique et clinique, complications liées à la procédure et informations de suivi. Des particules de PVA de 150 à 250 µm ont été utilisées chez tous les patients, suivies par l’utilisation de particules plus grosses chez certains d’entre eux.
Travaux de recherche qui prouvent la sécurité et l’efficacité de cette procédure
Cent quarante-quatre patients ont été traités selon 189 procédures et ont été suivis pendant 35 mois en moyenne. Des particules de PVA de 150 µm à 250 µm ont été utilisées comme seul agent embolique dans 137 cas. L’hémoptysie récidive dans les 30 jours dans 7 %. Le délai médian pour répéter la procédure était de 144 jours et 17 des 144 patients présentaient un pseudo-anévrisme de l’artère pulmonaire. Le taux de complications majeures était de 1 % et la mortalité à trente jours de 2 %.
Les chercheurs ont apparemment démontré la sécurité et l’efficacité de cette procédure utilisant des particules de PVA de 150 à 250 µm avec des taux de réussite technique et clinique élevés, de bons résultats à long terme et de faibles taux de récidive de l’hémoptysie à 30 jours et au total. Le risque d’embolisation non ciblée avec de petites particules est probablement surestimé tant qu’une technique d’embolisation méticuleuse est utilisée en effectuant des artériographies diagnostiques fréquentes pendant l’embolisation de vaisseaux individuels pour évaluer la progression de l’embolisation.
Paco Carmin