comment réduire les effets sur la santé mentale ? – .

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La ménopause a un impact physique, mais on parle moins des conséquences mentales qu’elle peut engendrer. Pour éviter d’avoir le moral en baisse, les spécialistes conseillent une bonne hygiène de vie associée à un traitement hormonal si nécessaire.

Pour mieux comprendre le sujet, Leen Steyaert, infirmière spécialisée en ménopause, et le Professeur Herman Depypere, directeur de la clinique des femmes de l’UZ Gent, président de l’Association Belge de la Ménopause, ont répondu à nos questions.

La période de transition peut être longue

« Chaque ménopause est unique et commence différemment, mais les symptômes typiques sont une sensation de chaleur un peu trop nocturne ou un changement de règles. Elles deviennent par exemple plus irrégulières, avec plus ou moins de pertes de sang. Ces changements annoncent la périménopause et peuvent survenir 10 à 15 ans avant la ménopause », explique Leen Steyaert.

D’autres symptômes incluent de véritables bouffées de chaleur, une baisse de libido, une irritabilité, etc. Ils peuvent apparaître précocement, les médecins ne savent pas toujours s’il s’agit de la ménopause, de la périménomause, de changements hormonaux, d’une maladie – qu’elle soit psychologique ou dépressive.

Se sentir pire psychologiquement

«Pendant la périménopause, les hormones fluctuent chez les femmes et peuvent entraîner une baisse du moral, mais aussi des pics. On peut comparer cela à la puberté, où l’humeur peut changer d’une minute à l’autre, ou au syndrome prémenstruel. Certaines femmes fondent en larmes pour un rien et pensent même souffrir de dépression », raconte l’infirmière.

Le découragement, l’apathie, l’anxiété et les sentiments négatifs peuvent survenir à tout âge, mais s’accentuent au moment de la ménopause. Une tristesse ou une douleur ancienne, jusqu’ici refoulée ou relativisée par le bon fonctionnement des hormones, peut alors resurgir deux fois plus intensément. “Vous supportez également moins bien le stress pendant et après la ménopause et il reste plus longtemps dans votre corps.”

Pour traverser la (péri)ménopause en douceurconsultez notre dossier sur le sujet.

Nous devons travailler sur cette « vieille douleur ». L’infirmière conseille également de décharger votre sac émotionnel lors de cette transition. C’est le meilleur moment. Parler de cette sensibilité émotionnelle à votre partenaire, à votre entourage et à vos amis vous permet de mettre des mots sur ces sensibilités. Et s’il est impossible d’en venir à bout, une aide extérieure, un rendez-vous avec un psychologue peut s’avérer bénéfique. Une activité sportive, créative ou un nouvel apprentissage peut aussi être un exutoire.

Apprendre à dire « non » aux situations qui demandent de l’énergie est aussi une bonne idée.

Apprendre à dire « non » aux situations qui demandent de l’énergie est aussi une bonne idée. Lorsque le corps et/ou la tête sont stressés ou fatigués, ils auront du mal à résister et à fonctionner correctement. Les pensées négatives augmenteront. « Pour surmonter cela, la pleine conscience, les exercices de yoga ou la méditation permettent de gérer le stress et de résoudre les problèmes de manière consciente. »

La ménopause signifie aussi la fin de la fertilité

«Tout au long de sa vie, une femme a réussi à ne pas être fertile, mais lorsqu’elle perd cette fertilité, certaines femmes trouvent l’étape difficile. » Leen Steyaert rapporte qu’une de ses patientes a expliqué qu’elle était en périménopause alors qu’elle avait trois enfants et qu’elle n’avait aucune envie d’en avoir un quatrième. Pourtant, elle rêvait toujours qu’elle était enceinte et qu’elle donnait naissance à un quatrième. Cette rupture avec la période fertile joue avec le subconscient.

La mémoire fait défaut ?

En consultation, l’infirmière spécialisée en ménopause entend régulièrement des patientes se plaindre de ne plus penser correctement, de ne plus se rappeler où elles ont mis leur clé de voiture… « C’est comme si leurs pensées étaient enveloppées dans un épais brouillard. Ces symptômes sont normaux pendant cette transition. Ils finissent par disparaître comme ils sont venus. »

Il faut aussi rappeler que les nuits ne sont pas toujours paisibles lorsque surviennent des bouffées de chaleur. La nuit est également raccourcie car les femmes en périménopause doivent aller plus souvent aux toilettes et se réveiller régulièrement. Le cerveau est donc moins bien reposé et parfois défaillant. « Mon conseil est d’arrêter le multitâche et de se concentrer sur une tâche à la fois. Prendre du temps pour soi et se détendre sont également recommandés. »

« Une bonne hygiène de vie est essentielle : dormir suffisamment, faire de l’exercice le plus possible, ne pas fumer ni boire trop d’alcool, éviter le stress et avoir une alimentation saine et variée. De plus, je suis convaincue que les hormones peuvent être une solution à des problèmes physiques et psychologiques. Je ne parle pas des hormones de synthèse contenues dans la pilule par exemple, mais des hormones bio-identiques, qui ont exactement la même composition que les hormones que le corps produit lui-même. Il ne faut pas s’attendre à revenir à la trentaine, mais les symptômes du vieillissement seront ralentis. Les hormones bio-identiques doivent être prescrites par un médecin lors d’une consultation. »

Des hormones pour tout le monde ?

Les hormones font parfois peur », la faute à une étude réalisée il y a plusieurs années qui a été mal interprétée. De nombreuses femmes pensaient que toutes les hormones augmentaient le risque de cancer du sein, ce qui n’est pas le cas des hormones bio-identiques.

Pendant la ménopause, la production d’hormones diminue soudainement et complètement, alors que chez l’homme cette diminution n’est que de 1 % par an. Prendre des hormones n’est pas une solution miracle et elles ne remplacent pas une bonne hygiène de vie mais elles régulent.

Dois-je consulter un spécialiste ?

« Dès qu’une femme ne se sent pas bien et est inquiète, il est temps de consulter. » Plusieurs questions vous seront posées : quel est votre mode de vie ? Comment dormez-vous? Les hormones peuvent-elles être une solution ? Pendant combien de temps seront-ils prescrits ? Souffrez-vous de sécheresse vaginale ? Ou ressentez-vous une sensation de brûlure ? Avez-vous une baisse de libido ? Des fuites urinaires ? « Beaucoup de femmes minimisent malheureusement ces problèmes, alors qu’il est possible de faire toutes sortes d’exercices ou de trouver des solutions médicales. »

Leen Steyaert encourage les femmes à tenir un journal dans lequel elles consignent toutes leurs sensations et changements sur le plan physique et mental. Mais notez également les médicaments et compléments alimentaires pris.

Pourquoi les conséquences psychologiques sont-elles taboues ?

« Tout le monde veut vieillir, mais personne ne veut être vieux. En n’acceptant pas cette ménopause, les femmes indiquent qu’elles ne veulent pas vieillir. C’est aussi un âge où ils se sentent moins désirables. Pourtant, entre 40 et 60 ans, ce sont de bonnes années où les femmes ne doivent pas se dire que c’est normal de souffrir. »

Si les langues se déliaient autour de la ménopause et si les femmes parlaient de leurs symptômes, elles se sentiraient moins seules. Ils se rendraient compte que d’autres vivent des moments de brouillard ou d’irritabilité. « Nous devons nous rappeler que plus nous parlerons ouvertement de la ménopause, plus des recherches seront menées pour la comprendre et développer des traitements et des solutions. »

Heureusement, les médias commencent à en parler, tout comme les politiques. Cela laisse espérer, peut-être qu’un jour on en parlera au travail, que des remboursements des traitements hormonaux seront mis en place.

Les antidépresseurs peuvent-ils aussi aider ?

« Les personnes prédisposées à la dépression auront des pics lors des périodes de stress : après une grossesse, en cas de stress au travail, de discorde avec les proches… La ménopause peut aussi être un déclencheur. S’il s’agit d’une vraie dépression, on ne pourra pas la traiter avec des hormones mais avec une approche conjointe du médecin généraliste, d’un psychologue, d’un psychiatre… »

Une enquête a révélé que 12 % des femmes s’étaient vu prescrire un antidépresseur ou un somnifère sans avoir posé le bon diagnostic : ménopause

Les antidépresseurs peuvent participer à cette démarche commune. Tout comme les hormones, ils rendent la transition plus supportable et peuvent permettre d’abandonner progressivement les antidépresseurs. “Mais les femmes qui n’ont jamais pris d’antidépresseurs, qui ont des troubles du sommeil, une vie bien remplie, un manque d’énergie et un changement hormonal naturel dû à la ménopause bénéficieront en premier d’un traitement hormonal adapté.”

Les antidépresseurs sont trop souvent prescrits parce que les femmes ont une peur injustifiée des hormones. « Une enquête en ligne a également révélé que 12 % des femmes s’étaient vu prescrire un antidépresseur ou un somnifère sans avoir eu le bon diagnostic : la ménopause. » Les médecins doivent écouter attentivement les plaintes de leurs patients et répondre à leurs préoccupations.

Y a-t-il des avantages à la ménopause ?

” Je pense que oui. De nombreuses femmes considèrent que les années entre 50 et 65 ans sont les plus heureuses. On est plus sûrs de nous, on a plus d’expérience, on peut se laisser aller… » explique Leen Steyaert.

Les femmes se voient vieillir, elles ont de nouveaux cheveux gris et de nouvelles rides, pendant quelques jours, c’est difficile, mais on ne peut rien arrêter, il faut donc simplement s’accepter. “Ce que les femmes sont mieux capables de faire à cet âge.”

Autre gros point positif : l’absence de règles. Ne plus avoir à contrôler son cycle hormonal est un soulagement pour de nombreuses femmes. Côté famille, les enfants vous voient comme l’expérience. Ils n’hésitent pas à vous demander conseil. “La vie ne s’arrête pas à la ménopause, bien au contraire, c’est un nouveau départ”, conclut l’infirmière.

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