Des projets sur l’intelligence artificielle dédiés à l’amélioration des services sont en préparation au CISSS de la Montérégie-Ouest (CISSSMO). L’intégration de cette technologie se fera d’abord « à petite échelle », pour garantir sa fiabilité.
“On me demande souvent pourquoi on ne peut pas aller plus vite, mais il y a aussi un côté éthique et on ne peut pas intégrer l’IA si elle nuit”, explique Kathy Malas, directrice de la recherche et de l’innovation. et l’apprentissage au CISSSMO.
Parmi les idées de projets, on retrouve un outil d’IA qui enregistre une interaction entre le patient et le clinicien, la retranscrit et la structure, pour ensuite générer une note clinique selon des modèles définis.
« Lorsque j’étais clinicienne et que j’évaluais un enfant, j’avais un rapport d’évaluation structuré et il me fallait deux heures pour compléter la documentation », explique Mme Malas. Avec cet outil, il suffirait de relire et d’approuver le rapport, pour gagner du temps. Ce qu’on aime, c’est voir les patients.
Le CISSS de la Montérégie-Ouest aimerait également mettre en place un agent conversationnel, du même style que ChatGPT, qui permettrait de détenir une bibliothèque de procédures, pour faciliter la recherche.
« Un clinicien doit suivre des procédures de soins et un protocole et il est difficile de faire cette recherche pour une nouvelle personne qui, par exemple, veut connaître la procédure pour se laver les mains. Avec l’agent, cela permettrait de divulguer les informations en temps opportun.
Pour les urgences dans les hôpitaux
Un outil d’IA pour l’imagerie radiologique dans les services d’urgence est en discussion. (Photo : Pixabay)
Kathy Malas avance également des idées de projets qu’il serait intéressant de mettre en œuvre dans les hôpitaux Anna-Laberge, Suroît et Barrie Memorial.
En discussion au CISSS, un outil d’IA pour l’imagerie radiologique en urgence permettrait de détecter les blessures musculo-squelettiques, comme les fractures, et aiderait le radiologue ou l’urgentiste.
“L’urgence est 24h/24 et 7j/7 [jours]et le radiologue n’est pas toujours là, informe Mme Malas. Cet outil permettrait de détecter la présence d’une lésion fracturaire et d’aider l’urgentiste à prioriser les images pour les cas plus urgents.
« Cela réduirait également le temps d’attente aux urgences, car les patients attendent le résultat du radiologue ou la confirmation de leur hospitalisation », ajoute-t-elle.
En matière d’intelligence artificielle au futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges, le CISSSMO se concentre sur l’architecture des données.
« Historiquement, l’IA pourrait prédire que lorsqu’il y a un match de hockey, il y a moins de monde aux urgences et qu’il y a une baisse du flux », explique-t-elle. Mais quand on revient à la garderie, il y a une pointe aux urgences et on demanderait plus d’infirmières à ce moment-là.»
Et l’oncologie
Dans le réseau CISSSMO, l’intelligence artificielle pourrait optimiser la planification des rendez-vous en oncologie pour les traitements de radiothérapie et de chimiothérapie.
« Pour fixer un rendez-vous, c’est compliqué car il y a différents facteurs, comme la disponibilité du médecin, l’heure et le type de traitement », explique Kathy Malas. Les responsables de la planification avaient des écarts d’horaire qui n’étaient pas comblés. Des outils d’IA permettraient de compléter la programmation.