“La splendeur du monde”, magnifique plaidoyer pour la beauté de Laurence Devillairs – rts.ch – .

“La splendeur du monde”, magnifique plaidoyer pour la beauté de Laurence Devillairs – rts.ch – .
“La splendeur du monde”, magnifique plaidoyer pour la beauté de Laurence Devillairs – rts.ch – .

Après sa « Petite Philosophie de la Mer », Laurence Devillairs revient avec un nouvel essai sur « La splendeur du monde ». La philosophe française révèle ses expériences esthétiques à travers une trentaine de textes lumineux et réfléchis. Une invitation à ouvrir les yeux sur la beauté qui nous entoure.

C’est beau. Ces trois mots peuvent paraître anodins comparés aux besoins fondamentaux comme manger, respirer, vivre en paix ou avoir un toit au-dessus de sa tête. Et pourtant la beauté est un besoin vital, explique Laurence Devillairs dans « La Splendeur du Monde ». Selon le philosophe, l’humanité a un besoin urgent de sentir qu’elle fait partie de quelque chose de grand, d’inoubliable et de vrai.

Accessible à tous

Il n’est pas nécessaire d’être historien de l’art, musicologue ou quelqu’un de sophistiqué pour apprécier la beauté. Un vol de martinets au-dessus de la gare Montparnasse et un petit bosquet sur la ligne TGV Paris-Besançon comptent parmi les expériences esthétiques marquantes de la vie de Laurence Devillairs.

La splendeur du monde est toujours comme une épiphanie : quelque chose arrive auquel nous ne nous attendions pas, brille et insiste comme une évidence – brille.

Extrait de « La Splendeur du monde » de Laurence Devillairs

Pour le philosophe, la splendeur s’apparente donc à une révélation surprenante. Mais attention à ne pas le confondre avec le sublime qui écrase, ou le merveilleux qui induit un jugement et une certaine distance.

Nature et culture dans le même camp

Les tournesols dans un champ ou ceux peints par Van Gogh doivent être considérés avec la même attention, prévient Laurence Devillairs. L’auteur s’est sentie bouleversée lorsqu’elle est entrée dans le fjord d’Oslo, aux côtés d’un vieil homme. Un moment de communion silencieuse avec la montagne, la mer et la forêt.

Autre splendeur, culturelle cette fois, celle d’un tableau de Brueghel intitulé « Chasseurs dans la neige » (1565). « Quand je prends la peine de voir réellement ce tableau, j’ai l’impression de sentir l’odeur de la neige et celle du cochon grillé. L’expérience est totale, comme une transcendance. Il y a plus à voir, à ressentir, à comprendre, à toucher que ce à quoi je m’attendais”, explique avec enthousiasme Laurence Devillairs dans une interview accordée au podcast QWERTZ.

Quelques conseils

Si la beauté et la splendeur sont par nature accessibles à tous, une grande majorité y reste imperméable. Dans le monde idéal de Laurence Devillairs, l’éducation esthétique (musique, peinture, poésie, balades dans la nature) serait enseignée à l’école. Le philosophe milite également pour une république de la beauté, ce qui impliquerait un devoir d’attention et de respect.

La beauté ouvre la porte au bien, au bonheur et à la vérité. Avec cette disposition esthétique, nous arrivons à une vérité profonde sur ce que signifie être au monde, ce que signifie vivre… Rares sont les expériences qui révèlent tout cela.

Laurence Devillairs, auteur de « La Splendeur du monde »

Pour parvenir à cette communion physique et intellectuelle, le philosophe incite à prendre le temps – trois minutes minimum – devant un paysage, un tableau, un poème, ou un détail qui vous touche. Et pour immortaliser ces instants où l’on est frappé par la beauté, quoi de mieux que de l’écrire dans un carnet de splendeurs., car selon elle « tout ce qui est profond mérite d’être noté ».

Sarah Clément/aq

Laurence Devillairs, « La splendeur du monde. Aller à la rencontre de la beauté”, éd. Stock, mai 2024.

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