Dans un récent rapport, l’OMS attribue près de 2,7 millions de décès par an en Europe, soit plus de 7 000 par jour, à quatre grands secteurs d’activité. Il s’agit du tabac, des énergies fossiles, de l’alcool et des aliments ultra-transformés. Ces derniers sont accusés de presque tous les maux (obésité, cancer, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires), en raison de leur effet sur nos habitudes alimentaires (sel, sucre, graisses, conservateurs et ingrédients divers).
Depuis quelques temps, l’essor des alternatives végétales aux produits carnés (saucisses, hamburgers et autres nuggets sans viande) suscite des interrogations chez les spécialistes. « Pour avoir une texture un peu semblable à celle de la viande, les imitations de viande industrielles sont des produits ultra-transformés et bourrés d’additifs », », assure le nutritionniste Arnaud Cocaul. Ces produits transformés à base de plantes, vantés comme « plus sains », le sont-ils vraiment ?
Une étude récente de l’Université de São Paulo et de l’Imperial College London, réalisée à partir des données collectées auprès de 118 000 personnes (UK Biobank), apporte quelques réponses (La Lancetteavril 2024). Premier constat : la consommation de produits ultra-transformés, tant d’origine animale que végétale, est liée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et de décès dus à ces maladies.
Deuxième constat, la consommation d’aliments végétaux ultra-transformés est associée à une augmentation de 7 % du risque de maladies cardiovasculaires par rapport à une alimentation crue à base de végétaux (fruits et légumes frais, céréales complètes, légumineuses, etc.). Enfin, augmenter de 10 % cette consommation de produits végétaux frais et crus est associée à une réduction de 13 % de la mortalité due à l’ensemble des maladies cardiovasculaires et de 20 % de la mortalité causée par les maladies coronariennes.
