Vrai/faux sur la ménopause et les risques cardiovasculaires

Vrai/faux sur la ménopause et les risques cardiovasculaires
Vrai/faux sur la ménopause et les risques cardiovasculaires

Seuls les hommes sont touchés par les maladies cardiovasculaires.

FAUX. Si les médecins ont l’habitude de prescrire un bilan cardiovasculaire aux hommes vers la quarantaine, les femmes ne sont pas épargnées par les maladies cardiovasculaires. Et un contrôle doit être fait autour de trois périodes précises : pendant la prise de contraception, lors des grossesses ou difficultés (grossesses pathologiques, pathologie ovarienne…) et enfin, à la ménopause, vers 45-50 ans.

Parce que c’est un tournant. “Dès la ménopause, la probabilité de développer une maladie neuro-cardiovasculaire augmente de 3 ou 4”, explique la cardiologue Catherine Monpère, ancienne présidente de la commission “Cœur des femmes” de la Fédération française de cardiologie. « Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas le cancer du sein qui est la première cause de décès chez les femmes, mais bien les accidents vasculaires cérébraux, l’infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque… » Près de 75 000 femmes en meurent chaque année.

La ménopause augmente les risques vasculaires.

VRAI. La ménopause augmente brutalement les risques cardiovasculaires. Pour quoi ? “ Les œstrogènes protègent les vaisseaux en favorisant leur souplesseainsi que par des actions favorables sur le métabolisme : augmentation du « bon cholestérol », meilleure régulation du sucre, etc.

En arrêtant la production d’œstrogènes, la ménopause provoque un raidissement des artères, le dépôt de plaques d’athérosclérose et augmente les risques d’hypertension artérielle, d’accident vasculaire cérébral, de crise cardiaque, etc. », explique le cardiologue.

À cela s’ajoutent les facteurs de risque plus classiques : antécédents familiaux, tabagisme, sédentarité, etc.

Les bouffées de chaleur fréquentes sont liées à un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires.

VRAI. Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles du sommeil, frissons, fatigue, troubles dépressifs, prise de poids, troubles génito-urinaires… se retrouvent – ​​à des degrés divers – chez les femmes ménopausées.

Une étude menée par des chercheurs américains en médecine gériatrique, publiée en avril 2023 dans la revue médicale Menopause, montre que la fréquence des bouffées de chaleur serait un marqueur d’un risque cardiovasculaire et métabolique accru. ” C’est un véritable signal d’alarme et c’est pour cette raison qu’il convient de consultez votre gynécologue ET votre cardiologue », confirme le docteur Monpère. Elle encourage, sauf si vous avez des antécédents de cancer du sein, de phlébite ou d’infarctus, à suivre un traitement hormonal dès le tout début de la ménopause, pour améliorer votre qualité de vie.

« Les soins ont beaucoup évolué et on est loin des hormones données en masse aux femmes il y a 35 ans aux Etats-Unis. La prescription doit être prescrite individuellement et adaptée dans le temps. »

Les facteurs de risque vasculaire sont les mêmes chez les hommes et les femmes.

Vrai et faux. « Outre les risques liés à leur vie hormonale (contraception, grossesses…), les femmes sont mieux protégées jusqu’à la ménopause par la production d’œstrogènes, qui disparaît ensuite », rappelle le Dr Catherine Monpère. En revanche, par rapport aux hommes, ils ont, tout au long de leur vie, un risque accru de 25 à 50 % d’infarctus du myocarde, lorsqu’ils ont des facteurs associés : diabète, tabagisme ou hypertension artérielle – un facteur de risque qui explose chez la femme à la ménopause ! « .

Or, selon une étude du BEH(1) qui s’intéresse à l’augmentation des facteurs de risque chez les femmes, l’infarctus du myocarde, qui touche majoritairement les femmes de plus de 60 ans, survient depuis 2010, plus chez les femmes plus jeunes. «On constate une augmentation de 5% par an des hospitalisations pour infarctus chez les femmes de 45 à 54 ans, ce qui est significatif», prévient le cardiologue.

Les symptômes d’une crise cardiaque sont différents de ceux des hommes.

FAUX. Lorsqu’un patient se présente avec douleur thoracique intense, on pense, s’il s’agit d’un homme, à une crise cardiaque, mais pour une femme, à un inconfort provoqué par le stress et l’anxiété. « Et pourtant, contrairement aux idées reçues, ce sont les mêmes douleurs, symptomatiques d’un infarctus, aussi bien chez les hommes que chez les femmes », explique Catherine Monpère.

Si des douleurs thoraciques sont présentes dans 80 à 90 % des accidents, « il peut aussi y avoir d’autres signes associés : nausées ou douleurs digestives, épuisement, palpitations, etc. Ces signes sont plus fréquents chez les femmes, sans qu’on fasse immédiatement le lien avec une crise cardiaque et sans s’en inquiéter”, prévient le cardiologue.

Il est impossible de prévenir les maladies cardiovasculaires pendant la ménopause.

FAUX. Accident vasculaire cérébral, crise cardiaque… Les maladies cardiovasculaires sont évitables. “S’il n’y a pas de risque nul, le cœur et les artères des femmes sont mis en danger par un ensemble de facteurs”, explique le cardiologue.

Il y a trois types de facteurs sur lesquels nous pouvons agir. Tout d’abord, il existe des facteurs médicaux, notamment l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol et le surpoids, qui doivent être surveillés régulièrement. « L’hypertension artérielle, qui touche 1 femme sur 2 après la ménopause, provoque des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques, mais elle peut être facilement surveillée, en pharmacie ou à domicile, avec un tensiomètre », conseille-t-elle.

Prenez soin de votre style de vie reste un outil de prévention primaire. La consommation de tabac (présente dans 80 % des cas d’infarctus chez les jeunes femmes), une alimentation déséquilibrée et une activité physique insuffisante sont dangereux. « À peine 30 % des femmes prennent le temps de faire un peu d’activité, alors que marcher 30 minutes par jour, faire un peu de jardinage ou nager a un effet protecteur majeur. » Enfin, il ne faut pas négliger les facteurs psychologiques : troubles dépressifs, troubles du sommeil, stress et charge mentale.

 
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