Les États membres de l’Union européenne vont interdire la commercialisation de huit produits à « saveur fumée » qui pourraient présenter des risques pour la santé.
Les professionnels de l’agroalimentaire auront donc deux ans pour trouver une alternative à ces produits « saveur fumée », très appréciés des consommateurs français et sur le continent européen. En fait, ils ne devraient plus être vendus dans nos rayons dans les 24 moispour des raisons de santé.
Produits capables d’endommager l’ADN
Traditionnellement, cette saveur amère et cendrée n’était obtenue qu’avec un fumer du bois, comme cela se faisait auparavant, à des fins de conservation. Mais aujourd’hui, ils sont arômes qui permettent de donner un goût fumé à divers aliments tels que chips, biscuits apéritifs et bacon.
S’ils font l’objet d’une réglementation spéciale de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), ils sont actuellement accusés de contenir risques de génotoxicité (ce qui peut entraîner un dysfonctionnement ou une altération du génome en endommageant l’ADN) en raison du processus de combustion utilisé, appelé pyrolyse.
En fait, les experts de l’EFSA travaillent sur le sujet depuis une dizaine d’années. Un rapport a été envoyé à la Commission européenne, novembre dernier. Au total, huit arômes utilisés seraient à risque. Ils portent des noms complexes : « SF-003 SmokeConcentration 809045, SF-002 Zesti Smoke Code 10, proFagus Smoke R714 »…
Un retrait progressif
Ces produits ne disparaîtront pas de nos rayons du jour au lendemain et le retrait aura lieu dans un délai de deux ans pour les produits « les plus transformés » (chips, sauce). Pour les produits utilisant les deux types de fumage (traditionnel et aromatisant), ils doivent quitter les rayons. d’ici cinq ans.
Tous les aliments traditionnellement fumés comme le saumon et certaines épices continueront en revanche à être commercialisés.
Si en France, cette nouvelle restriction sur ces produits alimentaires ne fait pas beaucoup de bruit, la marque irlandaise de snacks Kerry estime que cette décision aura “un impact de 30 milliards d’euros sur les marchés alimentaires européens« . La Commission européenne tempère : « Des alternatives à ces saveurs seront recherchées par les fabricants pour mettre sur le marché des produits aux goûts similaires, assure-t-on au sein de l’institution européenne. D’où le délai de deux ans.
