Paul Arcand a laissé sa marque à vie à la radio matinale

Paul Arcand a laissé sa marque à vie à la radio matinale
Paul Arcand a laissé sa marque à vie à la radio matinale

Tous les politiques le craignaient, mais rares étaient ceux qui refusaient son micro.

J’ai écouté fidèlement Paul Arcand Bonjour Montréal à CKAC à partir de 1997, puis à Puisque tu dois te lever à 98,5 FM depuis 2004. Où que je sois, Paul m’était tout aussi indispensable à l’aube que mon jus d’orange, mon journal papier ou ma tablette.

Sa revue de l’actualité restera le modèle du genre. Il faut avoir été journaliste pour savoir qu’une telle revue est un exercice difficile que peu de professionnels de la presse maîtrisent. Entre mille faits divers, il faut choisir ceux qui sont vraiment importants, qui changent ou vont changer la vie des gens, sans oublier un fait divers insignifiant ou une déclaration stupide qui va pimenter les choses. La critique de Paul a tué toutes les autres. Après l’avoir écouté, on avait l’impression de tout savoir si bien que l’on ne ressentait pas le besoin de chercher ailleurs.

TOUJOURS AU TOP DES PRIX

Paul aurait eu toutes les raisons de se montrer ou de gonfler son ego. Son show était, jusqu’à demain, le « der des der », toujours au sommet des charts. Les politiciens mouraient d’envie de participer et les artistes et auteurs de tous bords savaient qu’être interviewé pouvait être synonyme de succès. Si Paul était sans colère, mais aussi sans pitié envers les hommes politiques, les chevaliers de l’industrie et les entrepreneurs véreux, il n’invitait à son micro que des artistes et des auteurs dont il savait bien parler. Pour preuve, je veux seulement sa fascination pour mon camarade Luc Dionne, l’étonnant cerveau de Arrondissement 31 à Radio-Canada.

Quand je ne supportais plus les multiples interruptions commerciales de Puisqu’il faut se lever, Il se trouve que j’ai été infidèle à Paul. Surtout quand mon ami René Homier-Roy tentait de convaincre les Montréalais que c’était beaucoup mieux le matin à Radio-Canada. Mais je suis toujours revenu à la maison pour Paul et la petite équipe irrésistible qui l’entourait, Marie-France Bazzo, Jean Lapierre, Luc Ferrandez, Alain Crête, Nathalie Normandeau et quelques autres. Sans parler des duos improbables dont il a inventé la formule et qu’on imite partout.

UNE VAINE TENTATIVE

En 1985, alors que je tentais de créer une nouvelle chaîne de télévision capable de concurrencer Radio-Canada et Télé-Métropole dans un nouveau registre, j’ai tout tenté pour convaincre Paul à la radio. Le très sérieux jeune homme de 25 ans faisait alors partie de la rédaction de CJMS.

J’ai d’abord tenté de séduire Raynald Brière, son patron immédiat, qui souhaitait le nommer directeur de l’information du réseau Radiomutuel. De mauvaise grâce, Raynald a fini par accepter de me laisser rencontrer Arcand. Même si j’avais apporté avec moi tout mon arsenal de persuasion massive, rien ne pouvait prévaloir. Il n’est pas question pour Paul de quitter la radio.

J’ai toujours eu la conviction que la Télévision Quatre-Saisons aurait pu connaître un meilleur sort si elle avait pu compter sur la force tranquille de Paul Arcand. Les années qui suivirent lui donnèrent raison : c’était un homme de radio. Cet homme, semble-t-il, pouvait lire son avenir personnel aussi bien que les nouvelles du jour !

 
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