quand le Printemps des Comédiens perd la tête… avec joie ! – .

quand le Printemps des Comédiens perd la tête… avec joie ! – .
quand le Printemps des Comédiens perd la tête… avec joie ! – .

Le Printemps des Comédiens, à Montpellier, accueille pour la première fois, « Le Secret, cabaret au bon goût d’autre chose… » Un spectacle à voir (et à vivre !) à nouveau ce vendredi et samedi soir. Ce n’est pas recommandé aux moins de 16 ans mais fortement recommandé à tout le monde !

Vous qui entrez ici, abandonnez tout désespoir… mais d’abord tout placement numéroté ! Jeudi, lors de la première de Secret, un cabaret au bon goût d’autre chose… de Jérôme Marin, le spectacle n’a pas commencé qu’il nous adresse déjà l’un de ses messages les plus importants et les plus joyeux : Ignorons, ou mieux encore, laissons ignorons la place qui nous est assignée, et bougeons, notre corps, notre regard ! Placement libre donc, et mouvement également.

Dans l’amphithéâtre O, la configuration est bouleversée. Certaines tables rondes étaient installées pour les spectateurs au pied de la scène, d’autres au dessus. Au centre de la scène, une autre scène, podium et avant-scène déjà entourés d’invités. Au fond, en vue, les loges où les artistes se préparent, s’habillent et se maquillent. Dans le jardin, un bar propose des tapas froids et des boissons encore plus froides ou plus corsées. Jeudi, le spectacle n’a pas commencé qu’on sourit déjà. Nous n’avons pas fini.

Créé en 2019 par Jérôme Marin, qui avait été auparavant directeur et réanimateur artistique du alors célèbre cabaret parisien Madame Arthur, Le Secret s’est téléporté pendant trois soirs au Printemps des comédiens, à Montpellier. « Si ça te dérange que je sois fou, passe ton chemin ! Si ça te dérange que je sois libre, mets une perruque, ça fait du bien ! Si ma différence te dérange, on ne changera pas ton ignorance, mais ne viens pas nous faire chier pour rien ! Dès la première chanson, tout est disposé, articulé, envoyé avec le sourire par Jérôme Marin, ou plutôt par Monsieur K., maîtresse de cérémonie potelée et bien dressée de cette « fièvre de ça me dit ce soir ».

« Luxure, désordre, volupté »

Sous l’influence du cabaret berlinois des années folles, Kurt Weill, Bertolt Brecht, Karl Valentin, tout ça, mais aussi Jean-Marie Rivière, le fondateur de L’Alcazar, de L’Ange bleu et du Paradis latin, Monsieur K. fait ainsi basculer le rideau des convenances aliénantes et déclenche le monstrueux défilé des monstres et des escapades. « Luxure, désordre, volupté !» clament les dix-sept artistes sur scène mais aussi : «Aimez la gloire et la beauté ! Et Frannie enchaîne avec une réinterprétation espiègle mais émouvante de J’aime les gens qui doutent d’Anne Sylvestre qu’elle ajoute par un “Merci pour la tendresse, et tant pis pour tes fesses”.

Pendant environ trois heures (quand on aime on ne compte pas – on ne compte pas), le spectacle oscillera entre émotion pure au premier degré et dérision glauque au second, entre grâce et garce, entre subtilité et débilité. Parfois au même moment. Au risque, lorsque l’impression oxymorique devient extrême, comme le désespoir jovial, de voir le plus cartésien des spectateurs se jeter éperdument dans un abîme de perplexité.

“Madame rêve d’atomiseurs”

Les reprises foisonnent, merveilleuses, ici respectueuses, là licencieuses, mais toujours accompagnées démoniaquement par le violon, l’accordéon et/ou le piano. Madame Rêve, le chef d’œuvre onaniste d’Alain Bashung, de Monsieur K. et d’un camarade à plumes dont le nom nous a échappé mais pas la voix grave, est à tomber par terre, tout comme l’interprétation de L’Joli oiseau de La Symphonie des oiseaux de Zaho. de Sagazan, ralenti à l’extrême, ou plus tard celui de Champagne, ce monument absolu de la jouissance décadente de Jacques Higelin.

Parfois, la version est franchement parodique : David Noir incarne une Edith Piaf zombie tirée du caveau et emportée par la foule (hilarante, la foule) ou quand Corrine ajoute du sel, beaucoup de sel, dans la douce chanson du dessin animé Candy. . On se souviendra également de Paquita Maria Sanchez qui, tel un trapéziste rossignol, gazouillait son poignant goalante en se balançant perchée sur une corde, mais aussi de La Big Bertha qui faisait honneur à son surnom sans avoir froid ni avoir peur. yeux ni le reste, et encore de la Bouche du Rhône par les lèvres de laquelle cascadent les assonances et les allitérations du Bois de Bouglione.

Impossible de tous les nommer, ni de tous les décrire, mais Patachtouille, quand même : il nous a semblé que vous aviez posé un truc oblong sur votre tabouret avant de vous asseoir dessus, vous vous êtes levé, il avait disparu ? C’est la magie du cabaret : il ne faut pas révéler son Secret, mais le voir !

De nouveau vendredi 7 et samedi 8 juin, à 22h, au Domaine d’O, Montpellier. 7 € à 40 €. 04 67 63 66 67.
 
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