L’ESSENTIEL
- Les chercheurs ont enregistré toutes les naissances vivantes au Canada sur une période de six ans et ont suivi ces enfants jusqu’à l’âge de 28 ans.
- L’analyse des données montre que la prématurité et ses conséquences sont liées à des revenus plus faibles et à des taux d’obtention d’un diplôme universitaire plus faibles.
- Pour les chercheurs, il est essentiel de reconnaître que l’impact socio-économique de la prématurité peut s’étendre jusqu’au début de l’âge adulte. Ils recommandent également de prendre des mesures pour réduire ces écarts.
Environ une naissance sur 10 a lieu avant 37 semaines de gestation. En outre, la prématurité est responsable d’un décès sur cinq chez les enfants. Si les conséquences et les complications d’une naissance trop précoce sont bien connues à court terme, l’effet de la prématurité à l’âge adulte est moins bien compris.
Des chercheurs canadiens ont suivi des enfants prématurés pendant plus de deux décennies pour obtenir un tableau complet des conséquences. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Plos Un6 novembre 2024.
Prématurité : elle a encore un impact après l’enfance
Pour cette étude, l’équipe a enregistré toutes les naissances vivantes survenues au Canada entre 1990 et 1996. Cela représente plus de 2,4 millions d’enfants. Ils les ont suivis jusqu’en 2018. Leur étude a montré que les personnes nées prématurément étaient 17 % moins susceptibles de s’inscrire à l’université et 16 % moins susceptibles d’obtenir un diplôme universitaire. La prématurité ainsi que ses effets cognitifs, développementaux et physiques étaient également liés à des revenus plus faibles (- 6 % par rapport aux autres) ainsi qu’à un risque accru de ne pas avoir d’emploi (+ 2,13 %) à la fin. l’âge adulte (28 ans à la fin de l’étude).
Pour celles nées à 6 mois de gestation (24 à 27 semaines), ces associations étaient encore plus fortes. Les taux d’inscription et d’obtention de diplômes collégiaux ont chuté de 45 %. Le revenu annuel était de 5 463 dollars canadiens inférieur, soit 17 % de moins que les autres.
Prématurité : surveillance au-delà du service de néonatalogie
Pour les chercheurs, leurs travaux montrent qu’il est essentiel de continuer à suivre et à aider les prématurés bien après leur sortie de l’unité néonatale.
« Bien que les soins cliniques pendant la période néonatale soient essentiels, nos résultats suggèrent que le développement de soutiens à long terme (y compris des ressources psychologiques, éducatives et professionnelles) qui s’étendent au-delà des soins cliniques peut aider à atténuer les effets à plus long terme d’une naissance prématurée. »analyse l’auteur de l’étude Petros Pechlivanoglou dans un communiqué.
« Les décideurs politiques et la société dans son ensemble doivent reconnaître que l’impact socio-économique d’une naissance prématurée peut s’étendre au début de l’âge adulte et que des considérations de soutien continu pourraient être essentielles pour garantir que cette population ait des chances égales de s’épanouir.concluent-ils.