L’ESSENTIEL
- L’haleine expirée contient des indices chimiques sur la présence de maladies, telles que le cancer du poumon.
- Les chercheurs ont remarqué que les personnes atteintes d’un cancer du poumon exhalaient des niveaux inférieurs d’isoprène.
- Ils ont développé un capteur capable de détecter cette variation. Les premiers tests sont prometteurs.
L’air que nous expirons contient de l’oxygène, de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone (CO2), mais aussi d’autres composés qui peuvent fournir des informations sur ce qui se passe dans notre corps.
En étudiant précisément la composition de l’air expiré, des chercheurs chinois ont remarqué qu’elle était différente chez les patients atteints d’un cancer du poumon et ont développé des capteurs pour détecter ces changements. Cela pourrait permettre d’identifier la maladie sans tests invasifs.
Cancer du poumon : il peut être détecté en analysant l’air expiré
Les scientifiques ont analysé la respiration de personnes en bonne santé et d’autres atteintes d’un cancer du poumon. Ils ont remarqué qu’une diminution d’un produit chimique périmé appelé isoprène pourrait indiquer la présence d’une tumeur maligne du poumon. Toutefois, cette dernière est particulièrement légère et difficile à mesurer.
L’équipe a donc décidé de développer des capteurs capables de différencier l’isoprène des autres produits chimiques volatils présents dans l’air expiré et de percevoir ces variations. Inspiré par les éléments qu’il contient – platine (Pt), indium (In) et nickel (Ni), l’appareil a été nommé Pt@InNiOx. Il parvient à détecter des niveaux d’isoprène détectés aussi bas que 2 ppb. “Une sensibilité qui dépassait largement les capteurs précédents”, précisent les chercheurs dans leur communiqué.
Cancer du poumon : vers un diagnostic non invasif ?
Pour évaluer l’efficacité du capteur présenté dans la revue Capteurs ACSl’équipe l’a mis en contact avec l’air respiré de 13 personnes, dont cinq étaient atteintes d’un cancer du poumon. Il a réussi à distinguer les participants malades des participants en bonne santé. Les niveaux d’isoprène étaient inférieurs à 40 ppb parmi le groupe atteint de la maladie, alors qu’ils étaient supérieurs à 60 ppb parmi les participants sans cancer.
Ces premiers résultats prometteurs laissent penser aux scientifiques que leur capteur pourrait être un outil de dépistage efficace. « Cette technologie de détection pourrait constituer une avancée majeure dans le dépistage non invasif du cancer du poumon et pourrait potentiellement améliorer les résultats, voire sauver des vies. »concluent-ils. Cependant, des tests supplémentaires sont nécessaires avant une utilisation auprès du grand public.
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