La série « Little Bird » à retrouver sur Arte, quand le Canada rafle les enfants autochtones

Il y a des œuvres qui, lorsqu’on les découvre, vous donnent l’impression qu’elles ne vous quitteront plus. Et cette série en fait partie. Six épisodes de 50 minutes pour raconter l’histoire du Scoop des années 1960. Moment durant lequel le gouvernement canadien aurait retiré plus de 20 000 enfants autochtones à leurs familles. L’idée étant de les placer dans des internats afin de les acculturer avec force puis de les faire adopter par des couples blancs.

Tout commence avec Patti et Morris, un couple heureux qui vit dans la réserve indienne de Long Pine, au Canada. Ensemble, ils ont quatre beaux enfants. Chez la famille Little Bird, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.

Mais un jour, une patrouille de police croise des enfants qui jouent seuls dans la réserve.

Nous sommes à la fin des années 1960 et il n’en faut pas plus pour alerter les services sociaux. jeIls en auront trois. Les trois petits. L’aîné a eu de la chance de ne pas être avec eux ce jour-là.

Cette série raconte ce que deviennent ces trois enfants et à travers eux, tous les traumatismes que ces déracinements ont provoqués. Et parmi la fratrie, c’est sans doute le parcours de Behzig qui est le plus intéressant.

La petite fille, devenue Esther après son adoption par une famille juive aimante, est devenue une femme accomplie. Future avocate, bientôt mariée, elle semble presque avoir oublié sa vie antérieure.

Mais il lui suffit de découvrir le racisme grossier de sa belle-famille pour que ses blessures refont surface. Un épisode malheureux qui va la replonger dans le passé. Les souvenirs reviennent par fragments et elle décide de suivre les traces de ses ancêtres, à la recherche de sa famille indigène.

Un voyage dans les profondeurs du Canada

Plus proche des populations autochtones dévastées par des siècles de colonisation et d’acculturation forcée. Des hommes et des femmes qui ne savent plus qui ils sont réellement.

Et tout au long de cette série, le personnage de Behzig/Esther cherche à se reconstruire. Il y a des moments magnifiques dans cette quête. Comme lorsqu’elle mélange rite juif et cérémonie indigène dans une forme de réconciliation entre la petite fille qu’elle était et la femme qu’elle est devenue.

On pleure beaucoup en regardant cette série. Nous sommes également choqués de savoir que ces enlèvements existaient encore il y a moins de cinquante ans.

Petit Oiseau, à regarder quand on veut sur la plateforme arte.tv. Et si vous avez un peu de temps, je vous conseille l’excellent documentaire « Tuer l’Indien au cœur de l’enfant » qui traite du même sujet et que vous retrouverez également sur arte.tv.