Fers exposés lors d’un week-end à Airvault

Fers exposés lors d’un week-end à Airvault
Fers exposés lors d’un week-end à Airvault

Fers à braises, fers à vitrage, fers à lingots, fers à gaz, fers à coquilles, planches de calandrage… La liste des outils utilisés pour travailler le tissu est longue et ne manquera pas de surprendre le néophyte.

C’est en partie ce que l’on peut découvrir ce week-end du 1euh et le 2 juin 2024, à la salle des fêtes de Soulièvres, à Airvault, où se sont réunis les amateurs de pressophilie (un nom astucieux pour les passionnés du fer), à l’occasion de l’exposition annuelle de l’association Eurofer, dont Pascal Airvaudais et Patricia Herpin sont les représentants locaux. . “Nous y travaillons depuis plus d’un an”explique le responsable de la région ouest.

Il y avait quand même pas mal de curieux venus découvrir les fers.
© (Photo N°)

Des fleurs sur les chapeaux de la reine

Ainsi, 42 stands, principalement des collectionneurs de fers français et étrangers (mais pas que), exposent leurs pièces, et n’hésitent pas à les commenter au public. Et il y a des choses à découvrir.

Dans les allées, la Belge Linda Spittaels se démarque un peu du lot. Il faut dire que son talent est devenu presque unique. Fleuriste artificielle, son métier consistait à confectionner de fausses fleurs en tissu pour orner vêtements et chapeaux. Son client le plus célèbre ? La reine Elizabeth 2 d’Angleterre. “J’ai également confectionné des fleurs pour la robe de Miss Belgique 2011 pour le concours Miss Univers à São Paulo, et j’ai également habillé la tenue de Blanche, la candidate belge à l’Eurovision en 2017”précise-t-elle.

Linda Spittaels est fleuriste artificielle : elle fabrique de fausses fleurs en tissu. Son talent lui a permis de travailler pour de très grands noms.
© (Photo N°)

Sa présence à cette exposition est due au fait qu’elle a travaillé, avant sa retraite bien méritée, avec des petits fers à emporte-pièce, et des outils du 19e siècle. « Un fer à repasser est un outil qui donne forme à un tissu. Souvent, nous souhaitons l’atténuer. Je lui donne une forme de pétale avec ces moules. » Avant de coudre et d’assembler les pièces pour former une fleur. Travail long et minutieux, en perte de vitesse. “ Personne ne voulait s’emparer de ma suite. Aujourd’hui, en Belgique, il ne reste qu’un seul fleuriste artificiel”elle regrette.

Six heures : le temps d’une fraise

D’autres exposants rivalisent de matériel. Bernard Biasotto a décidé de ne sortir que ses braises. « J’ai principalement pris des pièces locales, de Vendée, de Nantes et du Poitou. Ils se distinguent par une poignée, une ouverture qui diffère »il explique.

Son voisin, Michel Pierquin, opte pour l’ordre chronologique, à commencer par les planches de calandrage, pièces du XVIIIe siècle, se terminant par la première centrale à vapeur. Et d’expliquer l’évolution des fers : en tôle, en braise, en lingots, en vitrages, et même ceux utilisés pour créer des fraises, ces colliers à la mode chez les nobles au XVIe et 17e des siècles. « Il a fallu six heures de travail pour réaliser une fraise, avec des étapes très techniques »il explique.

Ces fers, ressemblant à de gros ciseaux, servaient à former des couteaux, un vêtement apprécié de la noblesse, notamment à l’époque d’Henri IV.
© (Photo N°)

En sortant de cette exposition, les habitués auront été émerveillés tandis que les curieux reviendront avec un nouveau regard sur cet outil dont l’usage est en voie de disparition. « Cela nous inquiète. Les jeunes reprendront-ils le flambeau ? »inquiète le collectionneur Gérard Gauthier.

L’exposition est ouverte ce dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h, Salle de Soulièvres (Airvault). Entrée libre.

L’histoire du fer

Les premières traces d’utilisation d’outils pour obtenir des vêtements infroissables remontent à la préhistoire, avec des lisseurs en pierre ou en os.

Mais c’était dans l’Antiquité, dans l’Egypte des pharaons, 2 000 ans avant JC. J.-C., que des pagnes amidonnés et une tunique plissée ont été retrouvés, certainement après un travail aux pierres chaudes.

Les Chinois, entre 200 avant JC. et 200 après JC, ont également commencé à utiliser des outils de repassage. En revanche, le mot n’apparaît que le 17e siècle, en même temps que le fer se développait dans toute l’Europe, un siècle après son essor sur le Vieux Continent. Chauffés dans un poêle, dans le foyer ou avec des braises insérées, les fers se développent, jusqu’à l’apparition des fers électriques, au début du 20e.

 
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