Quand clowns, musiciens et marionnettistes investissent un centre hospitalier en Dordogne

Des personnages joyeux, grimaçants, agités, drôles font irruption au centre hospitalier d’Excideuil (Dordogne). Quatre comédiens, du collectif franco-libanais Kahraba, et la chanteuse de jazz Leila Martial y ont été accueillis pendant dix jours. Ils sont allés à la rencontre des 150 résidents de l’Ehpad de l’hôpital.

Cette initiative s’inscrit dans un projet Culture et santé, porté par l’Agora de Boulazac-Isle-Manoire, avec le soutien de nombreux partenaires (1). «C’était un événement très attendu», raconte Marilyn Barillot, responsable des activités au centre hospitalier. C’était organisé pour la douzième année. A chaque fois, c’est avec une équipe différente.

« Kahraba est un collectif qui existe depuis dix-sept ans, une véritable famille artistique », souligne Éric Deniaud, l’un des fondateurs du groupe. Plusieurs d’entre eux, comme Marielise Aad, ont déjà travaillé en milieu hospitalier au Liban.

« Créer un lien durable »

Ils avaient effectué des reconnaissances au centre hospitalier des Excideuillais en décembre 2023, avant de revenir pendant une dizaine de jours. « Notre objectif est de créer un lien durable avec les résidents. Pour aller les voir là où ils habitent. » Ils ont commencé par se rendre auprès des personnes isolées de la ville, suivis par le Service de Soins Infirmiers à Domicile (Ssiad). Puis ils ont frappé aux portes des chambres de la maison de retraite.


Des personnages drôles, les clowns Shoukâ et Vol Terre (ici, avec Éric Deniaud).

Stéphane Klein/SO

Clowns au nez rouge, Vol Terre et Shoukâ surprennent toujours, lui avec la tête hérissée de bigoudis, elle avec ses grosses lunettes et ses cheveux hirsutes. Il y a aussi Albertine, une petite dame mesurant 1,40 mètres avec de longs cheveux blancs, confortablement assise dans son fauteuil roulant. Elle souhaitait apparemment rejoindre la maison de retraite, mais il n’y avait pas de place pour elle. Alors elle squatte dans les chambres des autres.


La marionnette Albertine squatte les chambres des pensionnaires.

Stéphane Klein/SO

Cette marionnette a été créée pour Excideuil. Son visage souriant invite au dialogue. «C’est fou le nombre de réactions que ça provoque», renchérit Éric Deniaud.

L’émotion omniprésente


Leila Martial, chanteuse et également comédienne, jouant avec des bulles de savon.

Stéphane Klein/SO

Présentant les derniers jours de la résidence, Leila Martial a chanté avant de donner le concert final, mercredi 22 mai. « Non, rien du tout… » : elle a interprété le répertoire d’Edith Piaf devant un public restreint, d’abord silencieux. « C’est notre heure », observa Huguette en répétant ces mots. Catherine, les larmes aux yeux, se leva de son fauteuil roulant et essaya de se mettre à danser.

Confidences dans la chapelle, avec la photographe Rima Maroun.


Confidences dans la chapelle, avec la photographe Rima Maroun.

Stéphane Klein/SO

L’émotion était omniprésente. Et il y avait des extensions. Dans le secret de la chapelle, Rima Maroun, photographe, a reçu les confidences des aînés, leur a demandé de raconter leurs histoires. Elle a peint leur portrait en écho. Ces images seront imprimées sur des cartes postales. C’est un des résidents, André, qui était facteur, qui les distribuera. Seul problème, il n’a gardé que sa casquette. Mais promis, nous lui trouverons un uniforme.

(1) Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles, de la Région, de l’Agence régionale de santé et de l’Agence culturelle départementale. En partenariat avec le centre hospitalier d’Excideuil, la Ville d’Excideuil, la Villa Les Roses et l’Institut Français.

 
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