un essai vaccinal prometteur

un essai vaccinal prometteur
un essai vaccinal prometteur

C’est une lueur d’espoir pour traiter le glioblastome, la tumeur cérébrale la plus agressive. Une équipe de l’Université de Floride a annoncé avoir développé un vaccin thérapeutique à ARN messager (ARNm). Certes, cet essai ne porte que sur quatre patients adultes, mais les résultats, fruits de sept années de recherche, semblent très prometteurs. Ils ont été publiés dans la revue cellule le 9 mai.

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Le principe du vaccin de l’équipe dirigée par Elias Sayour, oncologue pédiatrique au centre de cancérologie de l’université, est le même que celui utilisé contre le Covid-19 ou actuellement testé pour prévenir les récidives de cancers (mélanome, pancréas, poumon) : induire un réponse immunitaire et laisser le corps combattre lui-même la maladie. Dans cette étude, les propres cellules tumorales du patient ont été utilisées pour créer un vaccin personnalisé.

Pourtant, des chercheurs américains ont innové pour le « pansement » du vaccin. En effet, pour être efficace, l’ARNm contenu dans le vaccin doit être protégé. Pour celui contre le Covid-19, c’est grâce à une nanoparticule lipidique, sorte de coque protectrice qui permet à l’ARNm de mieux pénétrer dans les cellules. Dans l’essai clinique de l’Université de Floride, l’ARNm était enveloppé dans plusieurs couches de particules de même nature, qui s’enroulent les uns autour des autres, formant une sorte d’oignon. « Ces couches alertent le système immunitaire d’une manière beaucoup plus puissante que ne le feraient des particules simples. Les résultats de l’essai sur le chien ont montré que le vaccin reprogrammait le microenvironnement tumoral en quelques jours, permettant aux cellules activées du système immunitaire de combattre la tumeur.explique Elias Sayour.

Une réponse très robuste

C’est une autre originalité de ce travail. L’équipe a testé son vaccin sur des souris, mais aussi, et c’est assez rare, sur dix chiens de compagnie ayant développé spontanément un glioblastome et pour lesquels il n’existait aucune option thérapeutique.

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Que ce soit chez la souris, le chien ou l’humain, la réponse immunitaire a été très robuste. En moins de quarante-huit heures, Elias Sayour affirme avoir vu avec surprise la tumeur ou l’environnement tumoral passer du « froid » (avec peu de cellules immunitaires) « chaud », c’est-à-dire avec des cellules inflammatoires. Ces dernières répondent à l’immunothérapie, contrairement aux tumeurs « froides ».

Des chercheurs américains mettent en avant un mécanisme également innovant. Normalement, pour induire une bonne réponse immunitaire, les vaccins à ARN cherchent à cibler les cellules dendritiques – clés du système immunitaire, elles sont censées alerter, en cas de danger, les autres cellules du système immunitaire pour induire la production d’anticorps. Or, le vaccin testé ici ne cible pas les cellules dendritiques mais celles du stroma (tissu non tumoral naturellement présent dans les organes, et dans tous les types de cancers invasifs – sauf les leucémies). « C’est très original. Il s’agit peut-être d’une nouvelle manière de stimuler une réponse immunitaire après l’administration de ces vaccins anticancéreux mais, comme elle ne correspond pas du tout au dogme classique, elle pose question., note Eric Tartour, immunologiste à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. Ce dernier ne cache pas un certain enthousiasme : « Ce n’est pas tous les jours qu’une nouvelle plateforme vaccinale à ARN est proposée avec des mécanismes différents de ce que l’on a l’habitude de voir, mais il va falloir confirmer tous ces nouveaux mécanismes d’action. »

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