Les cas de VIH sont en hausse

Les cas de VIH sont en hausse
Les cas de VIH sont en hausse

Les plus récentes statistiques démontrent que le nombre de cas de VIH au Québec a presque doublé en 2022 par rapport à 2021. La Maison Re-Né de Trois-Rivières, membre de la COCQ-SIDA, indique que la région n’est pas à l’abri de cette augmentation.

La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) régit la publication des chiffres de l’Institut national de santé publique du Québec dont le rapport Le Programme de surveillance des infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au Québec constate une augmentation significative du nombre de cas pour l’année 2022. 422 nouveaux diagnostics ont été signalés contre 246 en 2021.

Les plus récentes statistiques, dévoilées en septembre, sont celles de 2022. Le chargé de communication de Maison Re-Né, Benoît Villemure, convient que les choses ont peut-être changé depuis, mais pas de manière significative.

« Nous nous fions à la tendance. Les chiffres se situent principalement entre 2020 et 2022, pendant la période COVID, où le dépistage est passé un peu au second plan. La tendance est restée et l’accès au dépistage n’est pas facile. »

On pourrait attribuer une partie de la hausse au rattrapage en matière de dépistage après le confinement, mais il reste encore une sensibilisation à faire.

« L’année dernière, il y a eu une marche contre l’homophobie ici à Trois-Rivières. La Maison Re-Né a participé. Lorsque nous discutions avec les gens, nous leur posions des questions. Les gens nous ont dit que le VIH est comme le VPH. Alors on se rend compte qu’en matière d’éducation, il y a un manque. C’est pourquoi nous tentons d’interpeller le ministre de la Santé depuis deux ans car nous considérons que le gouvernement a un rôle clé à jouer dans la sensibilisation du public. »

Les jeunes peuvent avoir une perception de la maladie différente de celle des générations précédentes.

« Les plus anciens aussi, car ils ont encore l’image forte des années 80-90. Les gens ne meurent plus du VIH. Si les gens prennent des médicaments, ils mènent une vie tout à fait normale. Ce que nous disons, c’est que le i est égal à i : si vous êtes indétectable, le virus est intransmissible. Cette partie de l’éducation publique, que ce soit les plus jeunes ou les plus âgés, les gens n’en ont pas conscience et restent avec des préjugés. »

La coalition dont fait partie Maison Re-Né dénonce quatre barrières à l’accès au dépistage.

«Il y a le nombre de points de service qui ont été réduits, entre autres, à cause de la COVID et qui n’ont pas été augmentés par la suite. Nous pensons également aux horaires des points de service de contrôle qui souvent ne couvrent pas les soirées ou les week-ends. Nous avons du jugement, dont on entend beaucoup parler dans le réseau de la santé à l’égard des populations touchées par le VIH. Et il y a les frais de consultation et de tests de dépistage lorsque vous n’êtes pas couverts par la RAMQ. »

À première vue, on pourrait croire que tout le monde est couvert par la RAMQ, mais une partie de la population susceptible d’être touchée par la problématique pourrait ne pas être temporairement touchée.

« En matière d’itinérance ou d’usage de drogues injectables, ce sont des populations qui ne sont pas à jour de leurs papiers, qui n’ont pas renouvelé leur carte RAMQ, donc elles perdent le droit d’accès gratuit au dépistage. Aussi, les nouveaux arrivants connaissent leur statut sérologique puisqu’ils doivent passer un test de dépistage à leur arrivée au pays, sauf que s’ils n’ont pas accès à leur carte RAMQ rapidement, ils n’ont pas accès à leurs médicaments gratuitement. Ce sont des barrières qui augmentent le nombre de cas. »

Éradiquer le VIH d’ici 2030

La stratégie de dépistage du VIH au Québec doit être optimisée selon la COCQ-SIDA qui soutient du même souffle qu’il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse pas « éradiquer l’épidémie de VIH d’ici 2030 », comme le propose l’ONUSIDA, puisque nous disposons de tous les outils en main.

«Quand cela a été présenté, les cas étaient stables, voire en baisse. On a vu que la pandémie a eu un effet désastreux sur les chiffres mais qu’on peut rattraper son retard. Mais nous avons besoin de matériel et de personnel pour pouvoir avancer. Nous devons parler et présenter un plan. Le gouvernement est l’acteur clé dans tout cela, mais il fait la sourde oreille depuis deux ans. »

Pour continuer à lutter contre les préjugés, assurer la bonne information et éduquer les jeunes, la concertation est essentielle, selon M. Villemure.

« Nous avons formé des organisations qui ont les outils pour sensibiliser la population, mais nous avons besoin de main d’œuvre et de financement. C’est pourquoi nous interpellons le gouvernement. Nous voulons travailler avec des spécialistes, des chercheurs, des médecins et impliquer la communauté parce que nous avons l’expertise. »

Also for Centre-du-Québec

Même si elle est située à Trois-Rivières, la Maison Re-Né offre ses services non seulement à la population de la Mauricie, mais également à celle du Centre-du-Québec.

« Pour nous, c’est l’hébergement, le service direct à la population qui est concerné. Parfois, le public ignore qu’il existe une ressource VIH ici en Mauricie et au Centre-du-Québec. Qu’on n’hésite pas à venir nous rencontrer, à venir nous poser des questions. Nous les accueillons même si parfois c’est un membre de la famille qui est concerné. Si nous pouvons contribuer positivement à bien informer les citoyens, c’est aussi en les rencontrant. »

 
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