Pour les enfants de moins de six ans, le danger peut prendre de nombreuses formes, y compris à la maison. Dans une étude publiée le 24 avril, l’Agence nationale de sécurité s’est penchée sur les causes des intoxications accidentelles recensées en France entre 2014 et 2019 chez les jeunes.
À partir des données des Centres Antipoison (CAP), des visites aux urgences, des hospitalisations et de la mortalité, elle a établi un classement des produits les plus couramment impliqués dans les intoxications infantiles. En première place viennent les produits de nettoyage et d’entretien, identifiés dans 29,4 % des cas, « notamment les dosettes de lessive liquide », rappelle l’Anses.
Monoxyde de carbone
Parmi les cas les plus graves, ces produits d’entretien n’arrivent qu’en deuxième position (22,4 %) derrière les médicaments (neuroleptiques, cardiovasculaires, analgésiques…). Ils représentent 34,2 % des intoxications et provoquent près de 350 hospitalisations chaque année. La sécurité de l’armoire à pharmacie reste un enjeu majeur à la maison.
Une autre menace courante est le monoxyde de carbone. Ce gaz incolore, indolore et non irritant, qui peut se dégager d’un appareil de chauffage défaillant, est « connu pour être responsable d’intoxications collectives, souvent familiales », rappelle l’Anses. Entre 2014 et 2020, l’intoxication au monoxyde de carbone était la première cause d’hospitalisation des enfants de moins de 6 ans (412 cas par an en moyenne) et la deuxième cause d’admission en réanimation (20,6 % des cas).
Conseils de bon sens
Les intoxications par le cannabis sont également pointées du doigt. Entre 2014 et 2019, elles ont entraîné l’hospitalisation de près de 280 enfants de moins de six ans en moyenne chaque année et sont la première cause d’admissions en réanimation (23 %) : « Ces intoxications ont augmenté en fréquence. […] mais aussi en gravité », prévient l’Anses, soulignant que les admissions en réanimation ont « doublé chez les moins de six ans entre 2014 et 2020 (de 5 % à 11 %). »
L’Anses cite également les produits cosmétiques (vernis à ongles, gel douche…), qui constituent la « troisième cause d’intoxications accidentelles pédiatriques (11 %) mais à peine 1 % des cas graves ». Parmi les autres risques figurent le contact avec le venin d’arthropodes (chenille piquante, guêpe, abeille, frelon…), principale cause de fréquentation des enfants de moins de six ans aux urgences (30,3 % des cas), mais aussi les morsures de serpents (2 % des hospitalisations en soins intensifs). Enfin, l’ingestion de corps étrangers, comme les piles boutons, représente 1 % des intoxications, mais environ 6 % des cas graves.
