Un régime miracle qui nous maintient en bonne santé ? Non, il n’y a rien de miraculeux dans cette alimentation plutôt végétale, très variée, savoureuse et conviviale. En revanche, étayée par des travaux scientifiques, elle fait désormais l’unanimité et nous promet une meilleure forme et une meilleure santé. À condition d’en comprendre les enjeux et les principes.
Tout a commencé dans les années 1950 avec l’étude de l’impact sur la santé des habitudes alimentaires des pays du Nord occidentalisés comme les États-Unis, les Pays-Bas ou la Finlande par rapport à celles de pays dont l’alimentation est moins transformée, comme la Yougoslavie, le Japon ou l’Italie. Les résultats (sur 10 ans et 10 000 habitants) ont stupéfié toute la communauté scientifique : 1 390 Finlandais sont morts, dont 466 de maladies cardiovasculaires, tandis que la Crète compte 627 décès, dont 9 de maladies cardiovasculaires ! La machine est lancée et de nombreux scientifiques, notamment le Dr Michel de Lorgeril, physiologiste et épidémiologiste, chercheur au CNRS, commencent à s’intéresser de très près à les bienfaits de ce régime pour la santé. « En réalité, confie le Dr de Lorgeril, nous avons recentré nos travaux sur une alimentation traditionnelle plus proche de celle de la Grèce, de la Catalogne ou de la Sicile, l’alimentation typique de Crète étant un peu plus grasse (40 % de l’apport quotidien en graisses chez les Crétois, contre 30% entre autres). Là encore, les résultats sont stupéfiants et établissent les bases scientifiques d’un régime alimentaire qui ne cesse de révéler ses bienfaits sur notre santé, cardiovasculaire bien sûr, mais pas que. Nous savons aujourd’hui que manger méditerranéen peut avoir un impact positif sur toutes les maladies métaboliques (diabète de type 2 par exemple) mais aussi dégénératif (Alzheimer) et dans la prévention des cancers.
Comment, concrètement, manger méditerranéen et ainsi bénéficier de tels bienfaits ? Le régime méditerranéen tel que nous l’entendons aujourd’hui est un régime qui s’inspire de ce que ces habitudes alimentaires ont en commun, mais intègre également des éléments déterminants qui affectent l’organisation des repas (pris ensemble, conviviaux) et de l’assiette (portions suffisantes pour la satiété, non plus), mais aussi le mode de vie (plus actif). Il ne s’agit pas de manger des tomates arrosées d’huile d’olive toute la semaine. C’est tous les groupes alimentaires (travaillant en synergie) associés à un meilleur mode de vie qui rendent le régime méditerranéen si efficace. En suivant ces quelques règles, vous pourrez en profiter au maximum, où que vous habitiez !
Lire
- Comment échapper à une crise cardiaque et à un accident vasculaire cérébral, par Michel de Lorgeril, éd. Thierry Souccar.
- Je soigne presque tout avec le régime méditerranéen, de Martine Cotinat, éd. Thierry Souccar.
Une meilleure empreinte carbone
L’empreinte carbone de l’alimentation dans les pays industrialisés n’est pas bonne. Est-ce qu’on s’améliore quand on mange de la Méditerranée ? On peut le supposer, puisqu’il s’agit d’une alimentation plus locale, de saison et plus verte, sans (ou très peu) de produits industriels transformés dont la production est particulièrement énergivore. Des chercheurs espagnols ont étudié l’empreinte carbone des plateaux-repas de style méditerranéen des hôpitaux de la péninsule ibérique et les ont comparés à ceux des hôpitaux britanniques et américains. Résultat ? Pour un même apport calorique, les hôpitaux américains et britanniques avaient une empreinte carbone une fois et demie à deux fois plus élevée !
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