Avec le réchauffement des températures en Saskatchewan, les scientifiques mettent en garde le public contre l’apparition croissante de nouvelles souches de tiques dans la province. Selon les experts, certaines de ces tiques sont connues pour être porteuses de maladies, notamment la maladie de Lyme.
Les tiques à pattes noires, les tiques étoilées et les tiques à longues cornes font partie des insectes suivis par les chercheurs.
Selon eux, grâce à des hivers plus doux, la période d’activité des tiques ne se limite pas au printemps. Des observations de tiques ont été enregistrées jusqu’en décembre de l’année dernière.
Emily Jenkins, professeure de microbiologie au Collège de médecine vétérinaire de l’Université de la Saskatchewan, affirme que la hausse des températures, particulièrement due au changement climatique, crée un environnement propice à l’activité des tiques.
Le changement climatique sera bénéfique pour les tiques, il faut donc en être conscient. Les tiques et leurs maladies feront de plus en plus partie de notre avenir
alerte l’expert.
Emily Jenkins, professeure de microbiologie au Collège de médecine vétérinaire de l’Université de la Saskatchewan
Photo : Radio-Canada / Travis Reddaway
Emily Jenkins observe notamment une augmentation du nombre de tiques à pattes noires, une espèce connue pour sa capacité à transmettre la maladie de Lyme.
Malgré leur rareté en Saskatchewan, ces arachnides, également connues sous le nom de tiques du chevreuil, ont été repérées par des scientifiques de Prince Albert et de Pike Lake lors de la surveillance des populations d’insectes en 2023.
Ces observations marquent la première détection de tiques à pattes noires dans la province, note Mme Jenkins.
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Une tique à pattes noires photographiée au microscope (Photo d’archive)
Photo : Gabriel Girouard
Ce n’est pas seulement la tique à pattes noires qui nous inquiète. Il existe une tique à longues cornes qui est devenue un véritable problème dans le nord-est des États-Unis et dont le Canada doit être très conscient. Si elle arrive chez nous, cette tique fait assez peur
elle s’inquiète.
Elle peut se reproduire sans mâle. Une seule femelle peut donc créer sa propre population et elle est porteuse d’autres maladies très nocives pour le bétail, les autres animaux et l’homme.
Mme Jenkins souligne que les chercheurs, ainsi que le ministère de la Santé, surveillent de près la présence de la tique étoilée américaine. Une bouchée de cette espèce peut déclencher des allergies à la viande rouge.
Je dirais que le Canada est assez vulnérable car il n’y a pas beaucoup de tiques ici et nous n’avons pas les mêmes connaissances en matière de protection que les gens qui ont grandi dans ces endroits très sensibles.
dit Emily Jenkins
Elle conseille aux propriétaires de chiens d’envisager d’administrer un traitement préventif contre les tiques à leurs animaux de compagnie.
Envisagez de prolonger le traitement jusqu’à l’automne. Il est rare d’attraper des tiques sur vous-même ou sur votre animal de compagnie à l’automne. Mais si tel est le cas, il est beaucoup plus probable qu’il s’agisse de tiques à pattes noires.
je suis très inquiet
L’augmentation du nombre de tiques porteuses de maladies inquiète les propriétaires de chiens.
Harpreet Singh, propriétaire d’un chien de Regina, affirme prendre les mesures recommandées par son vétérinaire pour prévenir tout risque de maladie, tant pour lui que pour son chien.
Chaque année, je donne des médicaments à mon chien et je prends les mesures recommandées par mon vétérinaire
il dit.
Nous faisons beaucoup de camping et d’autres activités. J’ai vraiment peur des tiques. Je suis très inquiet. Je prendrai certainement toutes les précautions possibles.
De son côté, Kevin Gwillim, un autre résident de Regina, emmène régulièrement ses deux chiens faire de longues promenades, notamment sur le sentier Pilot Butte Creek. Récemment, il a découvert cinq tiques sur un de ses chiens.
Il y en a désormais beaucoup à chaque voyage. On a l’impression qu’en quelques minutes, ils rampent sur nos jambes
il explique. Je ne me souviens pas avoir vécu une telle situation.
M. Gwillim se dit généralement moins inquiet car ses chiens ont les poils courts. Il suivra cependant la situation de près.
La raison pour laquelle je ne traite pas mes chiens est que, d’après ce que j’ai lu, ils n’ont pas grand-chose à craindre des tiques locales. Si cela devient une menace pour eux, je les mettrai sous traitement. J’en parlerais alors à mon vétérinaire.
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Les chercheurs et le ministère de la Santé recherchent également la collaboration du public. Toute personne observant des tiques en voyage est priée de prendre une photo et de signaler l’incident sur le site www.etick.ca.
Avec les informations de Laura Sciarpelletti