Lisbeth Koutchoumoff-Arman
Publié le 28 avril 2024 à 11h56. / Modifié le 28 avril 2024 à 11h57.
Il pleut et il pleure L’origine des larmes de Jean-Paul Dubois. Depuis deux ans, il pleut sans discontinuer sur Toulouse et ses environs. La ville prend des allures de Venise par temps aqua alta. En 2031, année où se déroule le roman, le changement climatique est passé du côté liquide, tantôt bourrasques, tantôt bruine. Ces averses font référence aux larmes intérieures du narrateur. Paul pleure intérieurement. Il revient de Montréal où il est allé récupérer la dépouille de son père, Thomas Lanski, l’homme décédé deux fois.
Inutile d’entretenir le suspens puisque la quatrième de couverture révèle ce qui n’est pas une histoire : Paul va tirer deux balles sur son père déjà mort, gisant à la morgue, près de l’hôpital de Toulouse. L’origine des larmes est entièrement la confession de Paul à son psychiatre. Tout aussi dans l’écriture de Jean-Paul Dubois, dans l’invention de cette comédie noire où la tragédie se métabolise en farce grand-guignolesque pour mieux pleurer de vraies larmes. L’auteur de Tout le monde ne vit pas le monde de la même manière utilise l’humour et le grotesque pour rendre perceptible le goût du chagrin, substance même de la solitude de l’être.
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