La France frappée par une épidémie de Parvovirus, qui a tué cinq bébés en 2024

La France frappée par une épidémie de Parvovirus, qui a tué cinq bébés en 2024
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Alerte « Cinquième maladie » en France. « Une épidémie d’infections à Parvovirus B19 touche actuellement la France », indique Santé Publique France dans un rapport publié lundi soir. L’épidémie, qui “a débuté en mai 2023, touche toutes les catégories d’âge et notamment les enfants”, poursuit l’agence sanitaire, qui constate qu’elle s’est récemment accélérée.

Le plus souvent sans gravité, l’infection à Parvovirus peut dans certains cas donner lieu à de graves complications, et a provoqué la mort de cinq bébés en 2024. Quelle est cette maladie ? Quels sont ses symptômes et qui peut être concerné ? 20 minutes fait le point sur ce que l’on sait de ce virus.

Une « cinquième maladie » généralement bénigne

L’infection se contracte « par le biais de gouttelettes, comme la salive ou le mucus nasal, détaille le CDC américain, Centers for Disease Control and Prevention. Mais aussi via le sang ou les produits sanguins [en cas de transfusion], et pendant la grossesse, de la mère au bébé. Et “la maladie se transmet surtout avant l’apparition d’éruptions cutanées chez les personnes pour qui c’est la seule manifestation, et ne peut probablement pas se transmettre ultérieurement en raison de la disparition de la virémie”, ajoute l’Agence de Santé publique Canada, qui précise que l’incubation la période est de « 4 à 14 jours, mais peut durer jusqu’à 21 jours ».

L’infection par le Parvovirus humain B19, son nom complet, « est le plus souvent asymptomatique ou associée à de la fièvre ou à un syndrome grippal », précise la Société française de microbiologie (SFM). Mais elle peut provoquer « un érythème infectieux, ou cinquième maladie, une infection bénigne de l’enfant », précise Santé publique France.

Parmi les noms de cette maladie virale, le parvovirus est également appelé « maladie des joues giflées » en raison de l’éruption rouge vif qu’il peut provoquer sur les joues. Elle peut également se propager dans tout le corps, comme la rougeole. Pourquoi est-elle aussi surnommée « cinquième maladie » ? Car c’est la cinquième infection virale responsable d’une éruption cutanée chez l’enfant après la rougeole, la varicelle, la rubéole et la roséole.

De graves complications possibles

Le plus souvent bénigne, cette maladie ne fait l’objet d’aucune surveillance ni de mesures de prévention spécifiques en France. Il n’est même pas recommandé d’exclure de l’école les enfants atteints, car dès l’apparition des symptômes, les malades ne sont plus contagieux.

Il est toutefois « recommandé d’informer les sujets à risque lorsque des cas clusters ou des cas communautaires surviennent afin d’éviter tout contact », insiste Santé publique France. Car ce virus peut être dangereux pour certaines personnes. “La primo-infection peut provoquer des manifestations graves chez les personnes atteintes d’anémie hémolytique chronique, chez les personnes immunodéprimées et chez les femmes enceintes, chez qui elle peut être responsable de fausses couches et d’anasarque fœto-placentaire”, une maladie fœtale grave, prévient l’agence sanitaire. Dans certains cas, « une myocardite ou une encéphalite peut être observée ».

Et depuis le début de l’année, cinq décès ont été enregistrés, tous des nourrissons, dont quatre après une infection de leur mère pendant la grossesse. Des chiffres à des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid-19, où le nombre de décès annuels était généralement inférieur à deux.

Le pic épidémique n’est pas encore atteint

Généralement, « de petites épidémies surviennent tous les trois à quatre ans, à la fin de l’hiver et au début du printemps », note la SFM. Mais depuis le début de l’épidémie il y a un an, “son intensité s’est accrue au dernier trimestre 2023 et elle poursuit sa montée en 2024 avec un pic qui n’a pas encore été atteint en mars”, précise Santé publique France.

Cette épidémie, également observée dans d’autres pays européens comme le Danemark et les Pays-Bas, s’inscrit dans un contexte plus large de hausse de plusieurs infections. Santé publique France a récemment signalé un rebond des cas de coqueluche. Des observations similaires ont été faites avec la rougeole ou les infections à méningocoques.

Ces recrudescences s’expliquent généralement comme une conséquence des restrictions sanitaires prises lors de la crise du Covid-19, puis de leur levée. Ces mesures ont en effet réduit l’exposition des personnes à de nombreux agents pathogènes, tels que la bronchiolite, réduisant ainsi temporairement la possibilité de développer des réponses immunitaires contre ces agents. L’agence sanitaire, qui surveille l’évolution du virus sur le territoire, mettra à jour son bulletin épidémiologique en mai.

 
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