ENTRETIEN. “MeToo m’a donné le courage de m’exprimer.” Caroline Vigneaux se dévoile sur scène à Albi

ENTRETIEN. “MeToo m’a donné le courage de m’exprimer.” Caroline Vigneaux se dévoile sur scène à Albi
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l’essentiel
Caroline Vigneaux, avocate devenue comédienne, revient sur les routes de France avec sa troisième exposition personnelle « In Vigneaux Veritas ». Elle sera à Albi le vendredi 19 avril.

« In Vigneau Veritas » est son spectacle le plus personnel, dans lequel elle se dévoile. Sans jamais sortir de son humour grinçant. A l’occasion de son passage au Théâtre des Lices, ce vendredi 19 avril, nous l’avons rencontrée.

Selon vos propres termes, vous êtes « à la moitié de votre vie ». Il est impossible de ne pas se demander : quel bilan faites-vous à ce stade ?

Comme la vie est merveilleuse. Nous ne voulons certainement pas que cela s’arrête ! Que je vis mon rêve et c’est incroyable. A mon âge, je comprends encore les jeunes et déjà les vieux. Alors avant de basculer moi-même du côté des « anciens », je veux essayer de créer du lien entre ces générations.

Vous êtes passé des tribunaux aux scènes de théâtre. Comment réaliser une telle transition ?

Avec l’éducation que j’ai eue, je n’aurais jamais pensé changer de carrière. Je suis née dans une famille très stricte, dans laquelle ma créativité n’avait pas de place pour s’exprimer. J’ai toujours été considéré comme « trop » : trop bruyant, trop actif, trop extraverti. C’était très difficile de trouver ma place. J’ai essayé de mettre cette énergie au service de l’oralité dans le métier d’avocat, pour défendre et convaincre. Puis j’ai réalisé que l’humour était une force. L’élément déclencheur a été la mort de mon grand-père. J’ai compris que la vie était très courte. J’avais déjà commencé à faire des petites scènes amateurs dans le monde des avocats : j’ai donc décidé de me laisser guider par cette conviction très forte que ma place était sur scène. Trois semaines plus tard, j’ai démissionné !

« In vigneaux veritas » est un spectacle très intimiste.

C’est une démonstration de vérité, dans laquelle je dis tout ce que je n’ai jamais exprimé – sur scène ou dans la vie. J’y parle de drôles de vérités culturelles. Mais aussi le deuil très difficile de mon père et les agressions sexuelles et viols dont j’ai été victime. C’est sur scène que j’ai raconté ces épisodes pour la première fois. La vague « MeToo » m’a donné le courage d’en parler après des années de silence. Le raconter, essayer d’en rire, c’est violent à chaque fois. Mais je continue de le faire pour tous ceux qui sont passés par là.

L’humour est-il votre bouclier contre la dureté du monde ?

Je pense qu’il faut toujours continuer à rire. J’ai choisi d’arrêter de défendre les gens pour les faire rire, car je crois que c’est essentiel à la vie. Et j’aimerais contribuer à apporter quelque chose de positif au monde. Je pense à la légende du colibri : si chacun fait sa part, les choses ne peuvent qu’avancer dans le bon sens.

Théâtre Municipal des Lices / 05 63 38 55 56
 
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