« Parler du cancer ne rend pas malade », dit Sabrina Nanni dans une scène drôle, émouvante et sans pathos

« Parler du cancer ne rend pas malade », dit Sabrina Nanni dans une scène drôle, émouvante et sans pathos
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« Ex Utéro », c’est une déambulation cinglante dans la vie d’une femme : maternité, parentalité, divorce, maladie… Mais c’est aussi une belle histoire de résilience. Un spectacle aussi hilarant qu’émouvant à découvrir jeudi 25 avril, à 20h…. et c’est gratuit !

Racontez-nous comment est né votre spectacle « Ex Utero » ?

C’est un spectacle qui n’aurait pas dû exister ! A l’origine, mon envie de monter sur scène est née d’une merveilleuse rencontre avec Sophie Brugeille, un coup de foudre artistique. Elle commence à m’écrire un texte sur la maternité, le désir d’avoir un bébé alors que l’horloge biologique tourne… Ma vie donc ! Et puis, en pleine écriture du spectacle, l’impensable se produit : j’apprends que j’ai un cancer de l’utérus… Forcément, le projet ne pouvait plus être le même. Et très vite, il devient évident que ce cancer sera aussi le moteur d’une nouvelle histoire.

Cette maladie brise vos rêves, votre projet ?

J’ai heurté un mur, une planète entière dans ma tête, je m’attendais à tout sauf ça. Et je n’avais jamais été confronté au cancer dans mon entourage. Je suis entrée d’un coup dans un nouveau monde, l’hôpital, les rendez-vous, la colpohystérectomie, la radiothérapie, la curiethérapie… J’ai tout suivi comme un bon petit soldat, j’ai réalisé sans vraiment m’en rendre compte.

Est-ce que vous remettez toute votre vie sur les rails ?

Je mets ma vie professionnelle entre parenthèses mais je n’abandonne pas l’idée du spectacle. Je ne sais pas si j’ai nié le cancer mais je l’ai gardé à distance, je ne lui ai jamais donné de surnom. Si nous ne nommons pas, nous n’existons pas. Ce cancer était le travail des médecins. Ma mission était de garder la tête haute. Ce projet de pièce m’a porté pendant et après la maladie.

« Ex-Utéro », jeudi 25 avril, à d’Alzon

« Ex Utero », le seul sur scène de Sabrina Nanni, est proposé gratuitement par Aesio Mutuelle. Une comédie qui aborde les problèmes de vie et de santé sexuelle d’une femme avec intelligence et sensibilité. Jeudi 25 avril, à 20h (accueil à 19h30) à l’institut Alzon, 11 rue Sainte-Perpétue, à Nîmes. Après le spectacle, échange avec le public avec Sabrina Nanni et le Professeur Nadine Houede, oncologue au CHU de Nîmes. Gratuit mais inscription obligatoire sur https://aesiomutuelle.hivebrite.com/events/136543

Changez-vous complètement le sujet de votre pièce ?

Oui, je veux aussi parler de ce que vivent tant de femmes… et qui concerne tant de femmes. Je me rends compte que je fais partie de ceux qui font un frottis sans vraiment savoir à quoi ça sert. Quand j’ai compris que c’était grâce à ce frottis qu’on m’avait diagnostiqué un cancer de l’utérus, j’ai eu envie de faire passer le message. De plus, c’est un cancer évitable. Et j’ai découvert bien après qu’il existait un vaccin contre le papillomavirus, que presque personne ne le sait, c’est hallucinant !

De quoi parle votre émission alors ?

Il n’a jamais été question de faire une émission sur le cancer. Je n’aurais pas vraiment envie de voir une émission sur le cancer ! Je raconte la vie d’une femme au moment où son fils aîné quitte la maison. Cet enfant que je n’ai jamais eu, je nous invente une vie, drôle et cruelle, de sa naissance à sa fuite. A évoquer toujours avec humour, le baby blues, la maternité, la charge mentale d’une famille, les couples qui trébuchent et divorcent, la sexualité de leur ado, les visites chez le gynécologue aussi ! Et le cancer à la fin…

90 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage

Chaque année, en France, les infections à HPV (papillomavirus) sont responsables de plus de 6 000 nouveaux cas de cancer et de 30 000 lésions cancéreuses du col de l’utérus. La vaccination contre le VPH ne fait pas partie des onze vaccinations obligatoires. Mais il est recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS) car il permet de prévenir six cancers (col de l’utérus, vagin, vulve, pénis, anus, ORL). La vaccination concerne aussi bien les filles que les garçons et ne dispense pas les filles de faire un frottis régulier à partir de 25 ans. Le VPH est très contagieux. La transmission peut se produire dès le premier rapport sexuel, avec ou sans pénétration. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus courante.

A qui parles-tu ? Aux femmes ?

C’est un spectacle sans pathos, où se succèdent des situations cocasses dans la vie d’une mère souvent dépassée. Je m’adresse aux femmes mais aussi aux hommes. À la fin, les gens me disent souvent : « Tu as vraiment raconté l’histoire de ma vie ! Il y a peut-être quelques larmes, mais c’est de l’émotion, pas de la tristesse.

Au-delà du rire, vous souhaitez aussi faire passer un message de prévention ?

Oui, mais cela n’arrive qu’à la fin sous une forme inattendue. On ne parle jamais des cancers gynécologiques (col de l’utérus, utérus, ovaires, etc.). Cancer est un gros mot qui fait peur, on a aussi affaire à l’intimité, comme une double peine. Je n’avais pas honte mais j’ai réalisé que beaucoup de femmes se cachent, n’osent pas en parler…

Depuis, vous êtes-vous engagé dans une association d’aide aux personnes malades ?

J’ai voulu donner du sens à ce qui m’était arrivé, à ce qui n’a pas de sens avec ce spectacle sur une maternité fantasmée, dommage collatéral de mon cancer. Et faites quelque chose de concret en vous impliquant auprès d’Imagyn, une association qui soutient les patientes atteintes d’un cancer gynécologique, que j’aide en reversant les bénéfices. Et où je témoigne parce que parler du cancer ne rend pas malade, au contraire cela peut vous sauver la vie !

 
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