Entretien avec Joël Dicker | Vols, façades et apparitions à Genève

Entretien avec Joël Dicker | Vols, façades et apparitions à Genève
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Avec Un animal sauvageJoël Dicker signe son roman le plus addictif depuis La vérité sur l’affaire Harry Quebert. Nous avons contacté l’auteur suisse à son domicile pour lui parler de ce thriller psychologique qui débute par un braquage retentissant dans une bijouterie à Genève.


Publié à 1h38

Mis à jour à 9h00

On retrouve dans Un animal sauvage tous les ingrédients qui ont fait le succès de vos romans : une intrigue labyrinthique, de nombreux rebondissements, des allers-retours constants entre passé et présent et, surtout, un suspense haletant qui rend le livre impossible à lâcher. Pensez-vous qu’en tant qu’auteur, lorsque vous avez trouvé une formule qui fonctionne, vous devez y rester fidèle ?

C’est vrai qu’on retrouve ici une narration qui m’est chère et qui appartient un peu, selon moi, à la tradition orale, peut-être parce que je suis issu d’une famille où on m’a beaucoup raconté des histoires – Andersen, le grand russe des contes… Je pense qu’il y a quelque chose d’un peu proche de ça dans mes livres. C’est ma signature et c’est une convocation du lecteur à qui je dis : viens t’asseoir avec moi près du feu, je vais te raconter une histoire. Et le lecteur qui m’a déjà lu, lorsqu’il achète mon nouveau livre, il attend cette invitation, il y est un peu prêt. Il s’attend à lire un roman un peu thriller qui le plongera dans une histoire et le sortira de son quotidien. Et je pense que [cette construction] Cela permet également de capter l’attention du lecteur.

Jusqu’à présent, vous avez tourné presque tous vos romans aux États-Unis plutôt qu’en Suisse. Qu’est-ce qui vous a donné envie de construire cette fois-ci une parcelle qui se déroule à proximité de chez vous ?

Être à Genève, où je suis né, où je vis toujours et où j’ai passé la majeure partie de ma vie, c’est le plaisir tout particulier d’être chez moi et aussi de pouvoir partager cette vie avec mes lecteurs. C’est une envie, presque évidente, qui s’est imposée d’emblée. Je n’avais pas encore l’idée du livre, mais j’ai tout de suite su que le décor serait Genève, car je voulais rentrer chez moi.

Vous en profitez tout de même pour faire plusieurs clins d’œil au Québec…

Le Québec est un pays important pour moi. Je connais particulièrement bien Montréal, où je suis souvent – ​​ma femme est originaire de Montréal et j’ai maintenant une partie de ma famille à Montréal. Il n’y a pas grand-chose qui m’empêche de franchir la prochaine étape d’écrire un livre se déroulant au Québec et à Montréal, mis à part la grande difficulté que j’aurais avec la langue !

Au cœur du roman, il y a ce couple en apparence parfait et que tout le monde envie. Pourquoi avoir voulu montrer que, parfois, même sous les plus beaux vernis – et les plus beaux quartiers de Genève – se cachent des vérités que personne n’aurait soupçonnées ?

C’est un livre qui se déroule à Genève, mais avec une histoire, des façades et des apparences qui sont, au fond, des choses très universelles : tout ce qu’on ne raconte pas, cette obsession de toujours apparaître sous son meilleur jour. , l’image que nous nous sommes construite et que nous envoyons aux autres, différente ou un peu déformée de la réalité pour paraître meilleure que ce que nous sommes. Par exemple, les personnages de Sophie et Arpad, au début du livre, forment en quelque sorte le couple parfait. Mais en fait, ce n’est pas ainsi qu’ils se présentent ; c’est ainsi qu’ils sont perçus.

Vos romans sont toujours clairement inscrits dans le temps, ce qui permet au lecteur de ne pas perdre le fil lorsqu’on remonte 10 ans ou 20 jours en arrière pour raconter une partie de l’histoire. Écrivez-vous à partir d’un plan détaillé ?

Je n’ai toujours pas de projet quand je me lance dans l’aventure d’un livre car j’ai l’impression que cela me donne une forme de liberté, ce qui pour moi est très important. Le plan vient au fur et à mesure que je progresse dans le livre et que je commence à comprendre ce que je fais. A ce moment-là, petit à petit, le projet prend forme et je reviens pour consolider, redessiner, affiner.

Avez-vous déjà un nouveau roman en préparation ?

J’ai toujours des idées, plusieurs pistes, et je ne sais pas encore très bien laquelle sera la bonne. Et puis tout d’un coup, quelque chose déclique. Je suis vraiment mauvais en bricolage et une de mes épreuves, ce sont les armoiries ou les meubles d’IKEA, où on pense que c’est très simple. Quand je commence à les assembler, je trouve toujours des pièces manquantes ; mais après la panique, après le désordre, après ce sentiment que je n’y arriverai jamais, tout d’un coup je comprends ce que je dois faire, tout s’emboîte et j’ai le sentiment d’être le bricoleur de l’année, le héros du le marteau et la vis [rires] ! Quand tout devient clair comme ça et que tout devient évident, c’est le début du livre ; mais je n’en suis pas encore là.

Un animal sauvage

Joël Dicker

Rosie et Wolfe

400pages

 
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